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tifiée par les passages suivans : « Le Duc de Hour- « gongnc esloil eiî granll)ruit, mouU richeineiil » paré et mlaubc pour vcoir les jousles. » (Monstr. Vol. III, fol. ",).">, li" et V’ — Voy. AnoniKMKNT ci-des- sus.) « Ceulx(|ui n"avoicnl nulles armures, s"(7r/0H/(r’- « rent (oui à leur vou lente de celles(iu’ils irouvrreiit « illec. " (Triouii)li. des neuf Preux, p. ’iCi’i, col. 1. Li Rois Vadmtba richement ; Armes li done à son talent. Fabl. MS. du R. n- -’J8’.), fol. 48, R" col. 2. .... homs, d’armes adoubés, Ne fu ça dedens ostelés, Cui il ne convenist.laissier Et armeures et destrier. Cléoniadès, US. de Cai^nat, fol. 38, R" col. 2. Cist lions est plains de grant valeur : Moult a !es poinlz gros et quarrez. Par mon conseil [’adouberez, Fet li Dus ; moult en ait grant joie ; Je cuit que Dex le nos envoie Et por ceste guerre fenir. Alez, çel faites revestir Si corne noviau Chevalier. Estrub. fabl. MS. du r,. n" 7000, p. CO. Ces mots, " revestir corne noviau Chevalier, » ex- pliquent parfaitement bien l’expression adouber à Chevalier, qu’on trouve dans cet autre iiassage, où l’on apprend que Hugues Capet : ... le premier an k’il fu Rois Fist-il couroner de François Robiert son fil ki fu bons clers, De gramare et seurs et fers (1). A Cevalier l’ont adoubé, etc^ Ph. Mousk. MS. p. 400. Guillaume Longue-épée, Duc de Normandie, étant allé un jour voir l’abhaye deJumiège, voulut se faire moine. Mais l’Abbé condamna ce mouvement d’une dévotion mal entendue, et refusa de ’ adouber moine, c’est-à-dire de lui donner l’habit religieux , de l’en revêtir. Sire Dus’, dist l’Abés, s’il vous plaist. fort avez Vous jà soiez moingne renduz ne adoubez, Vous estes geunes homs, si poez vivre assez. Nos serons por vous moingnes, et vous nos maintendrez. Faites droite justice, et Sainte Yglise gardez : Amez la gent menue, le pa’is defl’endez. Rora. de Rou, AÏS. fol. G3, V. En termes de marine , on appelle doublage , le second bordage ou revêlement de planches qu’on met à des Vaisseaux doslinés à des voyages de long cours. Cette remarque nous paroit propre à faire sentir l’analogie de la signification du verbe Radou- ber (2), avec celle à^ adouber, revêtir; â’Adoubler, raccommoder, réparer. On dit encore dans quelques cantons de Norman- die, doubler quelqu’un, pour l’équiper mal, le mal- traiter. Adouber, s’est dit llgurémenl au même sens. « Si avoit le poing dextre au champ , et le bras « seneslre estoit tel adoubé , qu’en trois lieux il ne « tenoit fors que à ung nerf; et si luy sailloient les « boyauix du ventre "en quatre lieux; du dextre " pied estoit aiïolé. " (Percef. Vul. IV. fol. H8, R- col. 2.j Ce même verbe, par extension de l’acception revêtir, habiller, a signifié couvrir. "Le sang luy ’ priiil à saillir par le nez, tellement qu’il en eut a <• coup la face toute adoubée. « (Peicef. Vol. V, fui. .’i.’5. V" col. 2.) Plus ligiij(’;menl, couvrir, dégui- ser. ■< Veut entendre à adouber la faute. » (Les (luiiize Joies du mai’iage, p. 10.) .Nous disons aujourd’hui, babiller une faute pour couvrir une faute, la déguiser. Ou dit aussi revêtir un fossé, pour couvrir un fossé, le rempai’erde pierre ou de brique. Adoubler ou Adouber s’est employé dans un sens à peu piès somblablc, pour réparer, raccommoder, en parlant d’un i|uai. « Nous... octroyons ausdiz marchans, •’ ([ue le payement (corr. pavement; et les quais de " ladilc ville , et les ysuës soient adoublés et mises « en tel estât, par quoy eulx, leurs gens puissent " bonnement leurs biens et marchandises charger « ci descbarger de nuit et de jour. « (Ord. T. fil, p. r>7(j.) On lit ailleurs Adoubées. (Voy. Ibid. la note de l’Editeur.) Eu général , on emploie ce m-^t pour réparer , rajuster. « Archiers renouvellérent cordes et adou- " bèrenf ainsi comme il appartenoit. » (Le Fèvre de S’ Rémi, Histoire de Charles VI, p. 8î.) « Elle « print incontinent sa course, au long d’une belle " prairie, sans autrement adouber ses belles tresses, « qui flottoient autour de ses espaules. » ’J. Le Maire, Illust. des Gaules, Liv. II , p. 196. — Voy. AiiocBErR ci-après.) C’est encore de l’acception revêtir, habiller, qu’est née celle de préparer , apprêter. « Quant il se « trouva... en tel désert, il fut contrainct deappren- " dre II manger les chairs crues: car.... il ne trou- « voit point de feu pour les cuvre, ne créature qui luy adoubast. « (Percef. Vol. IV, fol. 8(5, R° col. 2.) Eiinn, l’on appliquoit ce mot au pansement d’une plaie. De là, le verbe Adouber dans le sens de pan- sei-, mettre un appareil. « Luy fut adoubée sa playe « qu’il avoit au col. » (Méra. cle Comines, p. 35.)" VARIANTES : ADOUBER. Fabl. MS. du R. n" 7989 , fol. 48 , R» col. 2. - Enfance d’Ogier le Danois, MS. deGaignat, fol. 118, V" col. 1. Addouber. Co’gr. Dict. Adober. Ph. Mousk. MS. p. iOo. Adoubler. Rom. de Rou, MS. p. 118. Adoubeiir, subst. masc. Qui ajuste, qui rac- commode. Signification empruntée du verbe Adoi’ber ci-des- sus, raccommoder. De là, V expression Addouheur de mauvaises causes, pour désigner celui qui rac- commode une mauvaise affaire en la présentant sous un jour favorable. (Voy. Cotgr. et Nicot. Dict.) VARIANTES : ADOUBEUR. Bouchet. Serées, Liv. III, p. ’273. Addoubelr. Cotgr. et Nicot. Dict. (1) Sûr et fier sur la grammaire. — (2) L’étymologie de radouber est adouber, plus le re itératif. Dans le Livre des Métiers , on trouve redauber, ce qui nous ramène à dubban par le simple dauber, (n. e.)