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« (|ue vous n’y avez nulle puissance. » (Froissait, « Vol. 111, p. 185.) La signilicalion propre et i^éneraie que l’on vient d’indiquer, paroil en ([uelque .surte jusliiiée par l’aeceplion pnrliculii re du mot .t(/;r,s.sr’, droit Clieniin. (hi s’en sei’Vdil i)ar opiiusilion à torle voie. « Se faisoil l’oi’l d’irenx.... mener sans péril, ear il « savoit càad(in’ces el les lortes voyes. » (Fi oissart. Vol. I. p. 59.) " Couj^iiois bien les torces et « les adrcccs et les chemins fravans. » fid. Vol. III, p. ;!r2.) I>e là, l’expression à railrêcc pour lout di’oil. « Clievauchèrent liastivenient.... et à Vadrèce « dever Saincl-Ouentin. » (Froissart, Vol. I, p. S’iO.) Nous disons li^urémciit s’adresser pour aller direi’tenu’nl à (|ni’li|u’un, avuir l’ocours à lui, lui faire adresse i-omme l’on parloit autrefois. Le Comte de Cliarolois s’oiïensoil de ce que « le « Seipieur de Crony et les siens faisnieiif plus ’< grande adrèee à Monsieur le Dauphin ([u’il ne ’< sembloit bon audit Coude [)our son pi-olil. » (Mém. d’Ol. de la Marche, Liv. I, p. iGO.) Les chemins les [ilus droits sont aussi les plus courts ; de là ce même mot employé avec cette si- gnidcation. « Nule seule ne (luiérent, ne nule « adrèee. " (S’ Bernard, Scrni. IV. mss. p. 3;î8.) En latin « niilla viœ eoiiijieiidia eajilet. >> (Id. ihid. Serm. lat.) « alloienl par une adresse et avoient « laissé le grant chemin. » (Chron. S’ Denys, T. I, p. 2GI.) Ce passage est la ti’aduclion du latin « nieonsiilte /banl el per ijuasdam eoiitpendlosas « vins iiUer fanées iiioiiliiiin diriyexles. » (Sngcr, p. 394. — Voyez Ord. T. V, p. 71, note; et Nicot, Dict.) Il s’est dit en général pour voie, chemin qui conduit d’un lieu a un autre ; en latin via dirigeas comme l’on vient de voir ci-dessus. « Délibéra de « reprendre Vadresse de France, et à son retour « mourut. » (Pa.sq. Lett. Liv. VI, p. «O.) De là l’expression « se mettre à Vadresse après " quelqu’un, » pour le suivre, cheminer après lui. « Je vous voys... ou parfoiid de la forest moy « hucher, et tantosl me iiiectois à l’adresse après .< vous. ï) (Percer. Vol. II, fol. 43, R° col. 1.) Dans un sens moral et figuré, « mettre en « Vadresse de proesce. » . . . li bon qui aime proesce, Qui loi- boa cuer mettre en l’adresce De proesce et ou droit sentier ; Cil n’ont cure de convoitier Vaine gloire qui séeche et faut ; Mes vraie gloire ne défaut. Fabl. MS. du R. n’ 7615, T. II, fol. ICi, R" col. i. Enfin ce mot a signifié figurément guide, celui qui dirige, qui conduit quelqu’un dans un cliemin. « Je ne s(,"ay pas le pays, et je te suivray ; car « mestieravoye de adresse. » (l’ercef Vol. II, foL 32, R" col. 2.) Un de nos anciens Poètes regrettant la morl d’un bienfaiteur qu’il aimoit, a dit en ce même sens : . . . chil, est del siècle départis, Kl des honors iert la voie et ïadrèche. Larges, cortois, saigcs, nés de me.sdis ; Graiis dolos est ke si losl est fenis. Ane. Pocl. Fr. MS. avant 13U0.1. III. p. 1093. VAHIANTliS : AliRKSSE. Nicot. et Cotgr. Dict. - D. Klores de Grèce f.ii. 127, K". ’ Ahhi.i i;i;. l’roissart, Vol. I, p. 5!J. AuDiii.nsi;. Méni. de du (iellay, Liv. X, fol. ;!l:j, Ro. AiiUECi’; G. Cuiart, MS. fol. X>i, V». - S’ Bern. Sorm fr MS, p. :«8. ■ ■ ADiiEciiK. Ar:c. Poi-t. fr. MSS. av. l.’ÎOO, T. III, n 1003 AiiiiocF.. Tabl. MS. du li. a" 701.-), T. II, fol. Uii, R • col. 1. Adressé, partie. Droit. Régulier. Parfait. Instruit. • Le premier sens est le sens propre. Voyez Admksskii ci-après.) On disoit adverbialement tout adrecie, pour tout droit, directement. Vers li s’en vet tout adrecie. Mestre, fet-il, très-bien veigniez. Dites moi ce que vos huchiez ; Ne l’ai mie bien entendu. Kslrub. fabl. JIS. du R. ir 7090, fol. 38. Uu verbe Adresser, diriger, régler, on a dit adereie au féminin, dans le sens de régulière. . . . tant est bcle de biauté adereie, Que dou veoir estoit grans mélodie. Enfance d’Ogier le Danois, MS. de Gaignat, fui. 81, W" col. 2. La régularité est une espèce do perfeclion. De là, la mù, adrecie, aussi au féminin, dans la sigiiifi- calion de parfaite, accomplie. <■ Le sage dit que « nulle chose en ce monde n’est parfaicte..’. car « toute la plus adressée à en aucun sens deffaulte. ■> (PerceL Vol. III, fol. 132, R- col. 1, ... là fnst grant joie menée Où si grant chose ert recouvrée Que si adrecie, pucele, Com ert Clarmondiue la bêle. Clconiadès, MS. de Gaignal, fol. 54, V° col. I Enfin, ce mot a signifié instruit. « Tout le mieulx >’ adressé d’eulx, et trop peu sachant. » (Percef. Vol. III, fol. 35, V" col. 2. — Voy. .Voresser ci-après.) VARIAMES : ADRESSÉ. Percef. Vol. V, fol. 37, R» col. 2. AnERCiE (fém.) Enfance d’Ogier le Danois, JIS. de Gaignat, fol. 81, R» col. 2. Adrecie (fém.) Cléomadès,MS. de Gaignat, fol. .’Ji-,V»col.l. Adressée, subst. fém. Adresse. Ciiemin, voie. On lit au premier sens: « ayant donné pour en- « seigne asseurée du passage sans péril et danger, « Vudressière où les Seigneurs Diego Lopez de « Haro, et Garcia Romeu trouveroient la carcasse « et la teste d’une vache. » (Favin, Théat. d’honn. Liv. VI. p. 1155.) Dans le second sens, ce mot est le même qu’AoREssE ci-dessus, voie, chemin. « II... ramena « son Seigneur par une adressée à Compiegne. » (Chron. S’ Denys, T. II, fol. 2, R°. — Voy. Dressier ci-après.) V.RIANTES : ADRESSÉE. Chron. S’ Denys, T. II, fol, 2, R». Adressière. Favin, Théat. d’honn. T. 11, p. 1155.