Page:La Curne - Dictionnaire historique - 1875 - Tome 01.djvu/154

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
AD — 130 — AD

adresser en ce sens, semble exprimer une idée moins analogue îi celle d’approcher, qu’à celle d’al- ligner , dresser sur une même ligne , en latin dirigere. Et pour ce que nulle richesse A valeur d’aray ne s’ailivssc, Qu’il ne pr.uroit si hault attaindre Que valeur d’amy ne soit graindre. Roiu. de la Rose, vers 51Gl-5iai. C’est encore en étendant la sisnilication iVddrcs- ser, diriger, ^ue ce verbe a sigiiiné frapper, propre- ment diriger un coup, le porter droit, l’adresser. .... en l’escu Vaclcrchiùrent, Si qu’il li ont frait et troé. Clùomaaôs.SIS. de Gaignal, fol. «, R" col. 3. Enlln adresser, proprement diriger, conduire, s’est dit au figuré dans le sens général d’instruire, diriger pai’ des conseils, des avis ; « vous retiuiers » que vous me adrcssicx- de ce (jue j’ay à faire. » (Percef. Vol. V, fol. dû, V" col. 1.) Dans un sens beaucoup moins étendu, inslruire, donner des nou- velles. « Vous iiianderez la Dainoiselli’ du Chastel ’< qui vous adressent du lilz au très-excellent « Alexandre. ■■ (l’erccf. Vol. iV, fol. 1, V^col. 1. — Voy. Adressf.me.nt ci-dessus.) V.VltlANTES : ADRESSER. Orlh. subsist, - rercef. Vol. III, fol. 7. Addri:sm:k. Oudin.Dict. - Froiss. Vol. II. p. 113. Adercer. Eabl. MS. du R. n» 7-218, fol. 249, R° col. 2. .^UKRCiiiKH. Cléoniadès, MS. de Gaignat, fol. 44, R° col. 3 Adekcieu. Enfance d Ogier le Danois, US. de Gaignat, fol. 81, U» col. 2. Adracieu. Font. Guer. Très, de Vén. MS. fol. 42. Adrecer. g. Guiart, MS. fol. IM, V". Adrechier. Modus et Racio, MS. fol. 299, V°. Adressieu. Ord. T. III, p. 435. - Ane. Poct. fr. MS. avant 1300, T. III, p. -1281. Adreçoieh. Dits de Charité, MS. de Gaignat, fol. 218. Adre.scer. Chasse de Gast. Phéh. MS. p. 87. Adrescher. Coût. gén. T. II, p. K>i. .A.DRESSIER. Ord. T.I, p. 530. - Ibid. p. 573. Adresseur, siiMt. masc. et subst. jém. Protec- teur, protectrice. Qui instruit. On lit au premier sens, qu’à la mort de Pliilippc- Augusle : Moult biùlemcnt s’arme (1) on ala, Et quoiement en tout era pais. Et cou fu drois k il ert râpais De sainte Gllse et aclreciire, A cuer joiant, à baude cière. Ph. Mousk. MS. p. CV2. Nous trouvons adresseresse au féminin dans cette même signification. « Venus... est adresseresse et «■ souveraine conseillère de tous les vrais amans. » (Percef. Vol. IV, fui. 18, I«" col. 1. — Voy. Auresseii ci-dessus, protéger.) Du verbe Adp.esskr, instruire, on a dit Adresseur, pour désigner celui qui instruit, qui donne avis d’une chose. « OMars, dieu des batailles et des occi- « sions, conseiller véritable, adresseur et vray di- « sant de toutes mesadventures, etc. • iPercef. Vol. IV, fol. 18, R° col. 1.) VARIANTES : ADRESSEUR. Percef. Vol. IV, fol. 18, R» col. 1. Aduecière. Ph. Mousk. MS. p. 642. Adre-sseresse. Percef. Vol. 111, fol. 93, R» col. 2. Adressouer, suhst. mase. Protection, aide, secours. Mot formé du verbe Adresser ci-dessus, protéger, aider, secourir. Mais rien ne sert ung tel adressouei: Faifcu, p. 110. .(lri:ulos, subst. fém. plur. Dryades. l’eul-ctre llanuuliyades, par contraction. Luy suscita Muses et Adriades, Nymphes des eaux, Nappées, jléliades. i. Marot, p. 48. iVdroict, adj. Adroit. Eu latin Ik’xler. (.Nicot, Dict. — Ménage, Dict. Etym. — Voy. Adextre ci-dessus.) Nos anciens Au- teurs ont employé quelquefois l’adjectif pour l’adverbe, comme en ce passage : « Se contournoit « très adruiet en (luelquc costé qu’on vouloit. » (Rom. d’Alector, fol. '>l , R^) C’est une construction purement latine, remarquée sous l’article Adverbe ci-après. Adscrire, verbe. Attribuer. Signification figurée, empruntée du Latin Adscri- bere. (Voy. Oudin et Cotgr. Dict.) Adueillé, participe. Qui a de la douleur. Dou- loureux, llaliillé de deuil. Le premier sens est le sens propre de ce mot, composé de la préposition a et du substantif rfi/^iZ (ju’on écrivoit aussi dol. (Voy. Adleiller et Dieu. ci-après.) Si commença à plorer. Et grand dol à démener, Et s’amie à regreler : Nicoléle, biax esters (2), Biax venir et biax alers, Riax déduis et dous parler, Biax borders (3) et biax jouers, Biax baisiers, biax acolcrs, Por vos sui si aitulés, Et si malement menés, Que je m’en cuit vis aler, Suer, douce amie. Fabl. MS. du R. n- 7980, fol. 74, R- col. 1. C’est par une espèce de pléonasme qu’on a dit, « de grand dueil adoulé. « (Clirou. fr. .ms. de Nan- gis, sous l’an 118!).) Ce mol sous les ortbograplies endolé et endoiulé, a signifié douloureux, dans le sens oii nous em- ployons cet adjectif, pour exprimer une sensibilité accidentelle, dans (juclques parties du corps, i|ui ne permet pas d’y loucher, sans causer de la douleur. (1) son âme. — (2) Ce sont des infinitifs pris substantivement : avec tes beau.c êtres, ou mieux, avec tes belles poses. (N. E.) - (3) badiner, voir Du Cange à ilunture, et Raynouard à BorUir. {s. E.)