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Aviijnc , subj. prés. Arrive. (Fabl. sis. du R. IV 7Cir., T. I, fol. 107, H°co!. 1.) Avignel, suh]. prés. Arrive. (S" Bern. Serm. fr. .Mss. page 07.) v.RiANTi:i : ADVEXIR. Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 456, col. 1. Avenir. Orth. subsist. - Fabl. MS. du R. nf72IS, fol. 109, V’ col. 1. - G. Machaut, MS. fol. 191, R» col. 2 et 3. Advent, subst. masc. Venue, arrivée. Du latin .l(/ii<’«n/s. (Nicot, Dict.) Avènement, en parlant du Messie. De Ifi l’expiession, avent nostre Seigneur, dans les Cliron. S’Denys, T. II, fol. 4!), V". (Voy. Advk.nkmkst ci-dessus.) Par,extension, ce mot a signillé le temps (jui pré- cède la fête où l’on célèbre Vavi’iiemcnt du Jlessie, et l’on a dit, aveuls de yocl. ^Res’n. Sat. xiv. p. 110.) Le peuple dit encore au pluriel, les avenis, pour l’avcnt ; et la fêle de la Vicr;;e, ([ui tombe dans le nwis de Dt-cembrc, peu de jours avant Noël, s’ap- pelle encore dans queliiucs provinces, ?îotn’-l)aine lies advi’HS, comme en ce passage : « Le jour Nostro- « Dame des advens, au soir, eurent conseil les « fran(;uisiiui se lenoycnt à Nantes, qu’ils vien- " droyeiit reveiller l’osl. » (Froiss. Vol. II, fol. l(ir> ] Un de nos anciens Poêles, a dit figurément et par allusion au caractère de celte espèce de gens, qui sans crédit se font de fêle, s’entremettent de toutes les affaires, et veulent s’y rendre nécessaires : Cesle feste a tous les mois ses ar!vens ; Et chascun jour en sont plusieurs temptez Qui au coucher, et quant ilz sont levez, Soudent SI fort que j’en suis espoventez. Mauditte soit si fausse voluntez Il ne vault rien aujourd’huy qui ne souffle. Eusl. des Ch. l’ocs. MSS. fol. 222. col. i. VARIANTES : ADVENT. Froissart, Vol. II, p. lOô. AvEXT. Chron. S’ Denys, T. II, fol. 49, V». Advontif, tidj. Etranger. Proprement, qui vient d’ailleurs; en latin adveii- titius. (Voy. Advknu ci-après.) Ce mot exprime une idée de mépris dans les vers suivans : Sire Roi, dist Tliieljaut, raonlt sommes tuit honlous De Richart, cel Xormant, cel aveutiz, cel rouz. Qui tant s’est maintenu longuement contre vous. Mal fist à vostre père et mal fera à vous. Rom. de Rou, MS. p. H5. Avenlif et fuitif le claime sanz osir ; Fill au P... prové, n’en irez sanz morir. Parlen. de Blois, M.S. de S. Gcrtn. fol. HO, V" col, 1. De là l’expression bien ad vent ifs en termes de jurisprudence, pour désigner les biens qui viennent à qucliiu’iin, soit par succession collatérale, snjt par la lihéralilé d’un étranger ; « les biens qu’un « fils acquiert par son industrie, ou qui luiéchécnl « par succession, pendant qu’il est en la puissance « de son père. « (Laur. Gloss. du Dr. fr.) On distingue le bienailvenlicrûuhienprofectice, celui qui provient du père directement, et non d’ail- leurs. » Eu partance, seront conférez tous les biens « gagnez par ceux qui voudront partance, adventi- « ees que profcctices, & on les douaires qui seront ■> par entier à ceux à qui auront esté donnez. " ’Coût, de Marsan au nouv. Coût. gén. Tome IV, page i>08, col. 2.) Dans la coutume d’Auvergne, « les biens adven- <> tifs, sont généralement tous les biens qui écbéent « à une femme après ses rian(;ailles. » (Laur. Gloss. du Dr. fr. au mot Advenant.) VARIANTES : .DVENTIF. Du Gange, Gloss. Lat. aux mots Aduenimen- tum et Aitventitia, col. 167 et l&S. Advf.nticf.. Nouv. Coût. gén. T. IV, p. 908, col. 2. AvENTiK. l’arten. de Blois, MS. de S’ Germ. fol. 174. .VENTiz. Rom. de Rou, MS. p. II."). Advonture, subst. fém. Aventure , accident , basard , fortune. Succession. Droit casuel. Fruit pendant par les racines. Ce mot, qui subsiste avec différentes acceptions, signifie en général, tout ce qui peul arriver de bien ou de mal, « ce qui doit advenir et succéder à « quelques-uns, ou de quebiuecbose. ■■ Nicol, Dict.) De là, il s’est pris quehiuefois pour fortune, acci- dent heureux, bonheur. Cil qui en maladie aguë Par sa teste, boit vin, se tue : Et s’aucuns en est bien venu, A cas d’aventure est tenu. Géofr, de Paris, i la suilc du Rom. de F.iuvcl, MS. du R. n’ CR12, fol. if. Pour accident, malheur, dans les passages sui- vans : « Forment doiens doteir ke celé hoiible mal- « dizons , ke li profète priet, ne cliacet (1) par « fl!ic»/!/?r sor noz. Devignent , disl-il , si cum li « foensdes toiz. >. (S’ Bern. Serm. fr. mss. p. 132.) « Si, par aventre, avègne... ky gerre sorde en la « terre, etc. >■ (Rymer, T. I, p. 115, col. 1. — Voy. Advénkme.nt ci-dessus.) Pour malheur, péril, danger, risciue, acception particulière de notre mot fortune. Du Roi qui iert en aventure N’avoient ne soussi ne cure, G. Gui.irt, MS. fol. 351. : Voit flamens comme en aventure De reçoivre honte et laidure, G, Guiart, MS. fol. 255 V. Rpser la velt et acoler : Celle commença à souspirer, Qui là avoit mise sa cure, Où moult estoit en aventure. Alhis, MS. fol. UVcol.l. De là ces façons de parler : « Aimer bien du corps, " mettre à vâdventure ; c’est-à-dire, risquer volon- " liers sa vie. >• (Voyez Gér. de Nevers, part. II, p. llTi, note de l’Editeur.) En aventure de mort, en danger de mort. « Il fu .. inull chargiez et fn feruz parmi le vis d’un glaive. « en aventure de mort. » (Villehard. p. 60, — Voy. Adventurë ci-après.) (1) tombe.