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AB — 10 — AB


Abbastardisseur, subst. masc. Qui abatardit.

(Voy. Oudin et Cotgr. Dict.)

VARIANTES :

ABBASTARDISSEUR. Oudin, Dict.

ABASTARDISSEUR. Cotgr. Dict.

Abbati, subst. Maison de l'Abbé.

C'est ainsi que Du Cange explique ce mot Breton. (Gloss. Lat. ubi suprà. - Voy. ABEIE.)

VARIANTES :

ABBATI. Du Cange, Gloss. lat. au mot Abbaticium, col. 32.

ABBA-TI. Id. ibid.

Abbechement, subst. masc. L'action de donner la béquée.

(Voy. Cotgr. Dict.)

Abbecher, verbe. Donner la becquée. Affriander.

Le premier sens est le sens propre.

.... Lanieres faintis

Ki on abccke, et adaie .

Anc. Poës. Fr. MSS. du Vat, n° 1490, fol. 38, R°.

Sur ce debat, quant on a le loisir,

Et que oyseaux ont faict assez bon devoir,

On les abesche....

Crétin, p. 83.

De là par extension, abéchier pour affriander.

Clers, je te vois si alechié,

Si ardent, et si abéchié, etc.

Fabl. MS. du R. n° 7218, fol. 78, R° col. 1.

VARIANTES :

ABBECHER. Nicot, Monet, Oudin et Cotgr. Dict.

ABBEQUER. Du Cange, Gloss. Lat. au mot Adescare.

ABECHER. Cotgr. Dict. - Budé, des Ois. fol. 123, V°.

ABECHIER. Modus et Racio, MS. fol. 112, V°.

ABECKER. Anc. Poës. Fr. MS. du Vat. n° 1490, fol. 38, R°.

ABECQUER. Fouill. Fauconn. fol. 12, V°.

ABEQUETER. Cotgr. Dict.

ABESCHER. Crétin, p. 83.

Abbée, subst. fem. Sorte d'ouverture ou de canal.

Ce mot subsiste avec l'orthographe abée, pour désigner l'ouverture par laquelle coule l'eau qui fait tourner le moulin. (Dict. de l'Acad.) Laur. l'explique dans un sens contraire : " Ouverture par où l'eau a son cours quand les moulins ne moulent pas. " (Gloss. du Dr. Fr.) " On ne peut empescher, les rivieres courans perpetuellement, que les moulins ne moulent, ou qu'ils n'ayent une abbée, ou lanciere ouverte pour donner cours à l'eau, sauf ès moulins qui ne peuvent autrement mouldre sans escluses. " (Cout. gén. T. I, p. 921.)

Il semble qu'on peut inférer de là que ce mot a signifié en général l'ouverture par où coule l'eau du moulin, soit lorsqu'elle tombe sur la roue, soit lorsqu'elle s'en écarte ; et en effet, les Bretons ont dit ABER, pour embouchure de rivière. (Voy. ce mot ci-après.)


VARIANTES :

ABBÉE. La Thaumass. Cout. de Berry, p. 458.

ABÉE. Laur. Gloss. du Dr. fr.

Abbregément, adv. Brièvement.

(Voy. Oudin et Cotg. Dict.

Abbreuveur, subst. masc. Qui abbreuve.

(Voy. Monet, Dict.)

Abc, subst. masc. Alphabet. Clef d'un chiffre.

Nous nous servons encore de cette expression dans le premier sens. (Voy. Du Cange, Gloss. lat. aux mots Abecedarium et Abagatoria.) Ainsi on nommoit Lettres parties par A B C, les Chartes mi-parties ; c'est-à-dire les écrits faits doubles sur une même feuille, dont le milieu contenoit des lettres de l'alphabet qui étoient coupées en deux, afin de constater, en les rapprochant, que l'écrit étoit original. " Pour adjouster plus grand foy et fermeté à ces présentes lettres, je les ay signées de mon seing, et scellées du scel de mes armes : Si les ay faict escrire doubles, et parties par A B C. " (Monstrelet, vol. I, fol. 5.)

On disoit aussi Abécé, pour désigner la clef d'un chiffre, proprement l'alphabet de convention. " Lettres en chiffre interceptées dont on avoit les Abécés, au moyen de quoy on eut la facilité de les lire. " (Jaligny, Hist. de Charles VIII, p. 18.)

VARIANTES :

ABC. Du Cange, Gloss. lat. au mot Abecedarium.

ABÉCÉ. Chans. MSS. du C. Thibaut, p. 5.

Abdiquier, verbe. Renoncer.

Ce mot subsiste en ce sens avec une légère différence dans l'orthographe ; mais il ne se dit qu'en parlant des choses : il s'employoit autrefois en parlant des personnes ; ainsi l'on disoit abdiquier son fils, pour renoncer à un fils, ne le plus reconnoître pour son fils.

" Ce Chevalier avoit troys fils, l'ung fut accusé envers Cesar, par envie, qu'il conspiroit quelque mal contre luy, tellement que Cesar le prit en haine, et dist au pere qu'il voulsist abdiquier ; c'est-à-dire débouter son fils de luy et le priver de la succession et droits paternels. " (Hist. de la Toison d'or, vol. II, fol. 45, V°.)

Abditation, subst. fem. Renoncement, éloignement.

Il est probable qu'il faut lire abdication ; les lettres t et c se confondent facilement dans les anciens Manuscrits.

" Je trouve cette vertu (l'obéissance) avoir eu entre les Romains et autres, sa vigueur en quatre manières. La première, Abditation et reboutement de voluptez et de délices. " (Hist. de la Toison d'or, vol. II, fol. 72, V°.)




(1) espèce d’oiseaux de proie. - (2) touche du doigt.