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AC — 42 — AC


Accointable,

adj. Accessible.

Proprement facile à approcher ; de facile accointance. (Monet, Dict.) aisé à hanter et estre fait amy. (Nicot, Dict. - Voy. de plus le Dict. de Cotgr. et le Gloss. du Rom. de la Rose ; et ci-après l'article ACCOINT.)

Accointaire,

subst. Espèce de navire.

D. Carpent. suppl. Gloss. de Du C. au mot advisare, croit que le mot Accointaire, signifie un navire pour aller à la découverte, et il le dérive du mot Accointer, aviser, avertir. Il cite le passage suivant, tiré des Anecd. de D. Marten. T. I, col. 1823. " Une Accointaire chargée de femmes de Peyre, fut prise des Turcs. "

Accoisement,

subst. masc. Calme, adoucissement, tranquillité.

(Voy. Cotgr. Dict.) Ce mot formé de coi, tranquille, subsiste encore en terme de médecine : " L'Accoisement des humeurs " (Dict. de l'Acad. Fr. - Voy. ACASEMENT ci-dessus.)

Accoiser,

verbe. Appaiser, calmer. Reposer.

Au premier sens, c'est proprement rendre coi, rendre tranquille.

" Il s'émeut, il s'accoise, il approuve et réprouve en un instant même chose. " (Sag. de Charron, p. 203.)

Li Rois ot entendu, et le cri et la noise , Durement s'esmerveille quant elle ne s'acoise.

Anc. Poët. Fr. MSS. avant 1300, T. II, p. 854.

Vous puet on bien d'un chapel couronner A IIII. flours, qui maint grief mal acoise.

Eust. des Ch. Poët. MSS. fol. 266, col. 1.

De là, s'acoisier, demeurer coi, dans le sens de se reposer.

Endormiz s'est, et acoisiez.

Estrubert, Fabl. MS. du R. n° 7996, p. 23.

Par une application particulière de l'idée du repos à l'idée du silence, on a dit s'acoyser pour se taire. (Voy. Percef. Vol. V, fol. 45, R°. - Voy. COISER ci-après.)

VARIANTES :

ACCOISER. Monet, Nicot, Oudin et Cotgr. Dict.

ACCOYER. Percef. Vol. V, fol. 155, R°, col. 2.

ACHOISER. Fabl. MS. du R. n° 7218, fol. 60, R°, col. 2.

ACHOISIER. Fabl. MS. du R. n° 7218, fol. 50, R° col. 1.

ACOIER. Fabl. MS. du R. n° 7218, fol. 145, V°. col. 2.

ACOISER. Hist. de B. du Guescl., par Ménard, p. 415.

ACOISIER. Estrubert, MS. du R. n° 7996, p. 27.

ACOISIR. Anseis, MS. fol. 5, R°, col. 2.

ACOYSER. S. Bern. Serm. fr. MSS. p. 6. - Percef. Vol. I, fol. 156, R° col. 1.

ACOYSIER. S. Bern. Serm. fr. MSS. p. 39.

ACQUOISIR. Cotgr. Dict.

AQUAYSER. Anc. Cout. de Bret. fol. 91, V°.

AQUOISER. G. Guiart, MS. fol. 68, R°.

AQUOISIER. G. Guiart, MS. fol. 266, V°.

AQUOISIR. Hist. des trois Maries, en vers, MS. p. 431

Accol,

subst. masc. Coup sur le col.

L'Acolade, en terme de chevalerie.

Mon col qui eut l'accol de chevalier, Est accolé de trop mortel collier.

Clem. Marot, p. 86.

(Voy. ACOLADE ci-après.)

Accollement,

subst. masc. Embrassement.

" Luy fit la plus grant chere du monde, non pas sans plusieurs baisers et Accolemens. " (Saintré, p. 511. - Voy. ACOLADE ci-après.)

Accollerye,

subst. fém. Embrassade.

(Voy. ACCOLLEMENT ci-dessus.)

Relevier fault son amy, quand il chet, De cueur entier, en doulce Accollerye.

Oeuv. de Roger de Collerye, p. 181.

Accommettre,

verbe. Opposer l'un à l'autre.

Animer l'un contre l'autre. Accomettre des chiens, les exciter les uns contre les autres. (Ménage, Dict. étym. - Voy. CQMMETTRE ci-après.)

Accomodable,

adj. Qui peut s'accommoder.

(Voy. Nicot. Dict.) " Mon appetit est accomodable indiféremment à toutes choses de quoy on se plaist. " (Essais de Montaigne, T. I, p. 252.)

Accomodation,

subst. fém. Accommodement, arrangement. Prêt gratuit.

Le premier sens est celui du latin accommodare. Voy. Monet, Dict.) C'est proprement l'action de rétablir une chose qui est en désordre. (Apol. pour Hérod, p. 505.)

En langage de coutume, on a aussi appelé accomodation, le prêt gratuit. " Accomodation que les coustumiers appellent prester à autre par courtoisie aucune chose. " (Bouteill. Som. Rur. p. 375.) C'est le sens du verbe latin commodare, Prêter.

Accomodement,

subst. masc. Commodité. aisance.

P. Corneille a dit en ce sens :

Et vostre fils rencontre, en un mestier si doux. Plus d'accomodement, qu'il n'en trouvoit chez vous.

L'Illusion, Coméd. de P. Corneille, Acte V, Scène V.

Accomparager,

verbe. Comparer.

Ce mot composé de la préposition latine ad et de comparager.... signifie faire comparaison d'une chose à une autre. (Nicot Dict. - Voy. COMPARAGER ci-après.)

L'orthographe acompagier pourroit bien être une faute pour acomparager. Nous ne la trouvons que dans le titre d'une Balade. (Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 434, col. 3.)

On disoit s'accomparager pour se comparer, entrer en comparaison.

Édouard III, roi d'Angleterre, après avoir rendu son hommage en 1329, pour le Duché de Guyenne, retourna de France en Angleterre, où il " recorda

(I) bruit ou querelle.