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VARIANTES :

ACERIN. Fauchet, Lang. et Poës. fr. p. 109.

ACHERIN. Reclus de Moliens.

Acertainer,

verbe. Certifier, assurer. être sûr.

Du mot Certain. (Voy. CERTAINER ci-après.)

Au premier sens, on lit : " Nous acertené des choses dessus dites. " (Ord. T. III, p. 213.) " Les gens du pays acertainent, qu'il fut vrai. " (La salade, fol. 23. R°. col. 2.) " Leur acertenoient, que les Anglois étoient logés en trois sieges. " (Hist. de Loys III. D. de Bourb. p. 148. - Voy. ACERTEFIER, ACERTER et ACERTIORER.)

On disoit aussi Acertener, pour être sûr, s'assurer.

.... s'élongna, Que l'oeil ne peult acertener, Où le faulcon vouloit aller.

Gace de la Bigne, des Ded. MS. fol. 25, R°.

(Voy. ACERTER, sous la seconde acception.)

VARIANTES :

ACERTAINER. Glossaire de Marot, Joinville, p. 123.

ACERTAINNER. Chasse de Gaston-Phébus, MS. p. 148.

ACERTENER. Monet, Oudin, Dict. - Modus et Racio, fol. 34.

ADCERTENER. Gloss. de l'Hist. de Paris.

ASSERTENER. Favin, Th. d'honn. T. I, p. 159.

ASERTENIR. Assis. de Jérus. p. 200.

Acertance,

subst. fém. Assurance, certitude.

" Avons eu sur ce ACERTANCE des dites choses. " (La Thaum. Cout. de Berry, p. 125. - Voy. ACERTEMENT ci-après.)

VARIANTES :

ACERTANCE. La Thaumass. Cout. de Berry, p. 125.

ACHERTANCE, ACHERTANCHE. Carpentier, Hist. de Cambrai, T. II, p. 28 et 29, tit. de 1255 et 1237.

Acertefier,

verbe. Rendre certain. Certifier, attester.

On disoit au premier sens : " vous mandons que vous certifiez avecques ce que tout fait aurez sur ce.... et aussi des jours et des lieux esquels, et ou l'aurez fait à vostre baillage, et de la manière, afin que nous soyons de ce adcertifiez. " (Monstr. Vol. I, p. 184 V°. - Voy. ACERTIORER ci-après.)

Dans le second sens, c'étoit déclarer une chose comme certaine, la certifier :

Car tout ensi Lires li segnefie, A son retour, et li acertefie, Ne plus, ne moins, etc.

Froiss. Poës. MSS. fol. 72, V°.

(Voy. ACERTAINER et ACERTER.)

VARIANTES :

ACERTEFIER. Froiss. Poës. MSS. fol. 72, V°.

ADCERTIFIER. Monstr. vol. I, fol. 184.

Acertement,

subst masc. Assurance. (Voy. Les Dict. d'Oudin et de Cotgrave.)

VARIANTES :

ACERTEMENT. Cotgr. Dict.

ACERTENEMENT. Oudin. Dict.

Acerter,

verbe. Assurer. être sûr.

De l'adjectif certe, qui s'est dit autrefois pour certain. (Voy. ce mot.)

On lit au premier sens : " Por chou nous.... achertet del boene enclinenche ke no dis frere avoet en sen vi por li englise de Hunnekart. " (Carpentier, Hist. de Cambrai, ubi suprà.)

Selon la seconde acception. Rois Sornegur est angosox Qu'il n'a Partenopex rescox ; Quand n'il peut o les siens trover As françois vait pour acerter.

Parten. de Blois, MS. de S. G. fol. 137, R°.

(Voy. ACERTAINER ci-dessus.)

VARIANTES :

ACERTER. Parten. de Blois, MS. de S. G. fol. 137, R°.

ACHERTER. Carpentier, Hist. de Cambrai. T. II, p. 29, tit. de 1255.

Acertes,

adv. Certainement. Affirmativement. Serieusement. Instamment.

Acertes, est composé de la préposition A et de l'adjectif pluriel certes, pris substantivement. (Voy. CERTE ci-après.) Le mot Acertes est employé souvent dans les transitions par nos anciens Auteurs. (Voy. Chron. fr. MSS. de G. de Nangis, etc.) Aussi le trouvons-nous rendu par ces mots, autem, etiam, igitur, vero, quidem, de coetero, dont on a fait le même usage dans la langue latine. (Voy. S. Athan. ubi suprà. - Hist. de Beauv. par un Bénéd. p. 279. tit. de 1182. - Beaumanoir, p. 357, tit. de 1269. - Ordonn. T. I, p. 68 et 70. - Ibid. p. 329. - Ibid. T. III, p. 15, etc.)

On disoit acertes, pour certainement. De là, très acertes dans les Ord. T. III, p. 201. C'est le même sens dans ce passage : " Parce que Socrates avoit seul mordu acertes au precepte de son Dieu, de se connoistre, et par cette étude étoit arrivé à se mépriser, il fut estimé seul digne du nom de sage. " (Essais de Montaigne, T. II, p. 82.)

Pour affirmativement. " Ils ne parlerent pas sec, distinctement, et acertes, mais ambiguement, comme oracles. " (Sag. de Charron, p. 226.) J. Le Maire, Illust. des Gaules, p. 349, a dit en ce sens : " Leur mandant bien adcertes qu'ilz ne presumassent de troubler.... le royaume d'Austriche la basse. "

Pour sérieusement.... " Chrysippus disoit, que ce que Platon et Aristote avoient écrit de la Logique, ils l'avoient écrit par jeu, et par exercice, et ne pouvoit croire qu'ils eussent parlé acertes, d'une si vaine matiere. " (Essais de Montaigne, T. II, p. 312. - Voy. l'Hist. de Loys III Duc. de Bourb. p. 31.) Ce mot est bien rendu par tout de bon, dans le suppl. au Gloss. du R. de la Rose, par l'Abbé Langlet, qui l'avoit mal expliqué dans son premier Gloss.

Enfin, pour instamment, affectueusement : " Ledit Duc de Bourgongne écrivoit bien acertes à l'Evêque de Liége, et à aucunes bonnes villes de son pays, en les requerant, et les sommant qu'ils pourvussent par telle maniere aux besongnes. " (Math. de Coucy, Hist. de Charles VII. - Voy. Froiss. Vol. I, p. 13, et Monstrelet, Vol. I, fol. 16. V°.) "