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épargnes, des accroiſemens de culture, des amas de denrées de qualité ſupérieure, dont la Métropole à retiré le prix ; & nos Négocians, qui oſent ſe plaindre, ont encore enlevé tous les métaux & toutes les espèces numéraires que h Commerce Américain ſans ceſſe renouvelle & fait circuler dans nos Colonies.

Ils parlent toujours de pertes & des ſommes qui leur ſont dues, diſent-ils, dans les Colonies mais il eſt démontré que toutes les dettes de nos Colonies ne s’élèvent pas au tiers d’une année de leur revenu ; & la ſucceſſion rapide des raiſons de Commerce de nos Villes maritimes, prouve que beaucoup de nos Marchands ſe retirent ſans ceſſe & portent les ſommes qu’ils enlèvent au peuple laborieux, dans ces grandes familles, cette oifiveté, ces grandes charges, & ces biens honorifiques où tout ſe perd & s’engloutit au milieu des chimères d’une vanité ſans bornes.

Si malgré les guerres & l’inſuſſiſance des fournitures nationales, ſi malgré d’autres obstacles & des abus ſans nombre, les Colonies ſont parvenues à remplir en partie leur deſtination, par la ſeule fécondité du ſol, aidée de l’intelligence des Planteurs, il eſt aſſez prouvé

qu’il eſt indifférent que la culture ſoit miſe

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