Page:La Révolution française et l'abolition de l'esclavage, t12.djvu/19

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elle les revêtir, que de celle de venir avec ſageſſe au ſecours de l’humanité ſouffrante, d’éclairer le Corps légiſlatif ſur tous les adouciſſemens qu’il fera poſſible de procurer un jour à cette claſſe infortunée, de propoſer tous les changemens qu’un meilleur ordre de choſes exige, tous les tempéramens, toutes les modifications aux loix générales que les localités pourront rendre néceſſaires, de préparer le bien que les légiſlatures auront à effectuer, & que les colons auront toujours la gloire d’avoir provoqué !

Peut-on imaginer un plus grand nombre de conceſſions plus honorables & plus flatteuſes ! y a-t-il quelque exemple d’une métropole qui ait abandonné à ſes Colonies l’exercice d’un pareil droit ſur les actes les plus importans de la légiſlation !

L’Aſſemblée Nationale a tout accordé aux Colonies, tout, excepté les droits impreſcriptibles d’une claſſe de citoyens que la nature & les loix conſtituoient parties intégrantes de la ſociété politique ; tout, excepté le renverſement des principes créateurs de la conſtitution Françoiſe, qui ont obtenu, qui dévoient obtenir l’aſſentiment unanime de tous les hommes qui veulent vivre & mourir libres.

Si la réaction des préjugés, des paſſions & des intérêts particuliers eſt dans tous les lieux la même, ſi elle oppoſe par-tout quelque réſiſtance au perfectionnement de l’eſprit humain & au cours rapide de la régénération ſociale & de la proſpérité publique, la juſtice, la raiſon ont auſſi par-tout leur très-ſalutaire & très-puiſſante influence. L’Aſſemblée Nationale ne doutera donc jamais que les colons appelés comme François & par le vœu qu’ils ont clairement exprimé,