Page:La Vallée-Poussin - Les Conciles bouddhiques.djvu/106

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dire avec Minayeff, et sans imprudence, que les diverses prohibitions des Vinayas résument sous une forme concise, condensée, l’histoire d’une série de conflits.

L’erreur consisterait à croire que le Prâtimoksa n’est autre chose que la mise au point des solutions successivement adoptées. En tant que construction théorique, destiné à être légalement violé avant comme après sa rédaction, le Prâtimoksa est peut-être contemporain des premiers Vinayadharas. Cela ne veut pas dire, par exemple, que la conserve de sel, permise dans le iMahâvagga, était défendue à l’époque oii le Prâtimoksa, qui l’ignore, fut rédigé. La provision hebdomadaire des bliaisajyas, permise dans le Prâtimoksa (Psis. xxin), bien que toute provision soit interdite (Pâc. xxxvni), n’est pas nécessairement une interpolation tardive : on a très bien pu, tout en répétant, par acquit de conscience, un axiome du çrâmanya, noter un adoucissement que le Bouddha, ou le Samgha, aurait solennellement autorisé.

Il semble que l’épisode des Vajjiputtakas et de Yaças-Revata-Sarvakâmin, si gênés que nous soyons de le caractériser, appartienne à cette histoire obscure des anciens conflits disciplinaires. Reconnaître dans les dix points des dérogations au Vinaya de Vattâgamani ou au Vinaya tibétain, nous nous y refusons décidément. Peut-être se trompera-t-on moins gravement en cherchant à découvrir, sous cette tradition bigarrée, incertaine d’elle-même, lézardée, remaniée, transposée peut-être dans son ensemble, un vieux fond de souvenirs authentiques relatifs à la lutte des âranyakas avec les bhiksus ou à des conflits des binons et des âranyakas entre eux.

Un dernier mot. Autre chose les prohibitions du Prâti-