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LE MUSÉON.

sont proches et chères, que nous devons nous en séparer… »

« À ce moment, mes amis, un certain vieux moine, nommé Subhadda, se trouvait là …..». Kāçyapa raconte comment ce Subhadra se réjouit de la mort du Maître : « Maintenant nous pourrons faire tout ce qui nous plaît, et ce qui ne nous plaît pas, nous n’aurons plus à le faire ».

Kāçyapa ne dit pas s’il a relevé ce blasphème. Il continue son discours aux bhikṣus indéterminés : « Venez, frères, chantons ensemble le Dhamma et le Vinaya avant que le non-Dhamma se répande et que le Dhamma soit mis à l’écart »[1].

« Que le vénérable thera choisisse donc les bhikkhus ». Manifestement, les bhikṣus indéterminés prient Kāçyapa de choisir les moines dignes de « chanter ensemble le Dhamma et le Vinaya ». — « Alors le vénérable Kassapa choisit quatre cent quatre-vingt-dix-neuf Arahats ».

  1. D’après M. Suzuki, les Vinayas Mahīçāsaka, Dharmagupta, Mahāsāṁghika, la Sudarçanavinayavibhāṣā (Nanjio 1125) et le Vinayamātṛkāsūtra donnent comme motif de la convocation du concile le blasphème de Subhadra (Bhānanda dans les sources 1, 2 et 5 ; simplement « Mahallaka » dans 3, et Subhadramahallaka dans 4). — Le Dharmagupta prête à Kāçyapa cette raison « qu’il faut compiler la loi pour que les hérétiques ne disent pas que la loi est semblable à la fumée… » [de même dans le Dulva (Rockhill, p. 148), Mhv. et Culla]. — Pas d’allusion à Subhadra [d’après Suzuki] chez les Sarvāstivādins, mais intervention des dieux auprès de Kāçyapa, de même le Prajñāpāramitāçāstra et la Vie d’Açoka. — Pas d’allusion ni à Subhadra, ni aux dieux, dans la Transmission du Dharmapiṭāka, Nanjio 1363 (Kāçyapa dit : « Aux laïcs de s’occuper des reliques du Tathāgata, à nous de collectionner la loi ») et dans le « Record of the compilation of the three Piṭaka and the Miscellaneous Piṭaka ». — Dans Mhv. I. 60, Kāçyapa prend spontanément la résolution de réunir le concile, « pour que la loi ne soit pas comme la fumée ». — Voir ci-dessous p. 16.