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LE MUSÉON.

récit principal ? Ce récit principal est vierge de toute contradiction : « Jene Erzählung ist — das werden wir nach allem hier erôrterten gegen Min. fest halten durfen — von inneren Widersprüchen frei » .

Voulant exposer la rédaction primitive des Écritures, postulée par l’orthodoxie, le compilateur de Culla XI a naturellement mis en scène Kāçyapa, Ānanda et Upāli. Il a ajouté l’histoire du voyage de Kāçyapa et l’épisode des petits préceptes, groupé et développé plusieurs autres souvenirs relatifs à cette période : presque tous lui étaient connus par le M. P. S. — Tout au plus peut-on remarquer que l’adoration des restes du Bouddha par les femmes n’est pas mentionnée dans ce vénérahle Sutta[1].

En un mot, M.  Oldenberg croit que tout notre chapitre du Culla est une « forgery », mais une « forgery » bien faite, et que l’analyse ne permet pas d’en dégager les conclusions formulées par Minayeff.

Le savant russe n’a pas relu avec assez d’attention les épreuves de son beau livre ; il aurait évité quelques méprises dont triomphe son contradicteur[2]. D’autre part, les chapitres qu’il consacre aux conciles sont médiocrement composés ; la pensée, souvent, n’est qu’indiquée et l’auteur ne tire pas tous les avantages désirables des posi-

  1. « Merkwürdiger weise nicht in M. P. S. berichtet wie schon S. B. E. XI 379 bemerkt ist ». (Buddh. Stud. 618 n. 3).
  2. Voir ci-dessus p. 15, la confusion du ñatticatuttha et du ñattidutiya, ci-dessous p. 29, n. 1, l’interprétation de ubhato vinaye, et p. 30, l’expression inexacte « dans le canon ». Ce ne sont pas de grosses fautes.