Page:La Vallée-Poussin - Les Conciles bouddhiques.djvu/47

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
251]
39
LES CONCILES BOUDDHIQUES.

à la suite du Maître où d’un disciple éminent ; tantôt ils forment des groupes sédentaires : il y a les bhikṣus de Kosambi, de Vesāli, de Sāvatthi [āvāsika = naivāsika, M. Vyut. § 270] ; ils sont autorisés à posséder des objets mobiliers absolument incompatibles avec la vie errante ; le Pātimokkha, le noyeau le plus ancien, suppose la vie de couvent »[1].

Soyons sûrs qu’il y a ici beaucoup de développements ultérieurs surtout dans le sens de la vie cénobitique ; mais ne doutons pas non plus de la diversité primitive des groupes bouddhiques[2]. Quelquefois le Bouddha a allié à son étendard de salut des communautés d’ermites, quelquefois des yogins, solitaires « comme sont les rhinocéros », les futurs « pratyekabuddhas »[3] ; souvent il a arraché au siècle des fils de famille, des marchands et des femmes. Aussi, quand Ānanda, représentant des éléments « mondains », partisan des voies larges, l’homme de l’Octuple Chemin comme Upāli est l’homme des Vinayas, quand Ānanda veut faire triompher un Prātimokṣa, Kāçyapa, l’homme des Dhūtāṅgas[4], « ascète attiré du dehors dans la Communauté », se lève pour lui répondre : « Il ne faut pas scandaliser les laïques ; il ne faut pas que les fils de Çākya soient moins çramaṇas

  1. Bulletin des Religions de l’Inde, 1899-1902, III, i, p. 29.
  2. Nous reviendrons sur ce problème après avoir examiné la légende de Vaiçālī, p. 92.
  3. Voir Kern, Manual, p. 75, note 6 (Sutta Nip. I, 3 et 12, Therag. 518-526) et 61, n. 7 (ad Mhv. I. 301) — M. Vyut. § 45, 1.
  4. Voir Kern, Manual, p. 75, note 5 (Dīpav. IV. 3, V. 7, Saṁ. N. II. 156, Div. 61, 3 en remontant, 395). — Cf. ci-dessous, nos remarques sur Devadatta (p. 12, n. 2) et le concile de Vaiçālī p. 90-92).