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vi PREFACE.

nous représentent sans cesse les mêmes objets ; & comme si l’Histoire fainte & profane ne fournissoient pas assez de faits intéressants, & capables de nous inspirer des sentimens vertueux, nous empruntons nos sujets de la Fable, fur-tout dans notre Poësie Dramatique.

Nos Théâtres retentissent tous les jours des plaintes d’Iphigenie & d’Andromaque, des fureurs d’Oreste, & des emportemens d’Achille & de Clytemnestre ; & ne rougissons pas de l’avouer, nous voyons toujours sur notre Scène ces Héros & ces Héroïnes avec un nouveau plaisir, pendant que nous avons souvent de la peine à y supporter d’autres personnages plus propres à exciter en nous une noble émulation.

Il est donc utile, & même en quelque sorte nécessaire de sçavoir la Mythologie ; aussi voyons-nous que ceux qui l’ignorent, passent pour être dépourvus d’éducation, & des lumières les plus nécessaires à un Homme de Lettres. Mais lorsqu’on vient à considerer que les Fables ne sont pas de pures fictions, comme je le prouve au commencement de cet Ouvrage ; qu’elles ont un rapport réel avec l’Histoire des premiers siécles, qu’elles en contiennent des évenemens considerables, & que la plupart des Dieux ont été des hommes, dont l’Histoire fait partie de celle des Peuples qui les adoroient : alors la Mythologie devient un objet plus important, & en même temps plus digne de notre curiosité.

C’est ce fond d’Histoire caché sous l’enveloppe de la Fable, qui fut le principal objet de mes recherches, lorsque je commençai à n’appliquer à l’étude de la Mythologie, & le Public reçut favorablement l’Explication