Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 04.djvu/288

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Et je vous mets à la diète
Pour guérir ce rhume-là.

Galimard

Sur ma santé je regrette
Qu’on veille comme cela ;
C’est une trop longue diète
Pour guérir ce rhume-là

Madame Galimard entre dans la cuisine, au deuxième plan, à droite.


Scène III

Galimard, seul

Toujours faire maigre… c’est une position anormale… car enfin… même dans le carême… il y a la mi-carême !… et il me semble que, comme mari, je pourrais… eh bien… non !… je n’ai pas le droit d’exiger… après ce que j’ai fait… Moi qui, le jour de mon mariage, aurais pu disputer à ma femme le bouquet virginal !… j’ai osé faire un voyage à Paphos !… Tiens, Galimard, tu me fais horreur !… - C’était le jour des Rois… il y a six mois… j’avais beaucoup toussé dans la nuit ; mon médecin me dit : "Papa Galimard, voilà un mauvais rhume, il faut porter de la flanelle !…" (Vous allez voir comme tout s’enchaîne !) Je lui réponds : "Docteur, je suis un homme, je porterai de la flanelle !…" Là-dessus, je prends ma canne, et je cours chez mon ami Guénuchot qui m’avait invité à déjeuner… On sert des truffes… (Vous allez voir comme tout s’enchaîne !) Nous rions, nous buvons… Au dessert, Guénuchot veut me parler de l’avenir de la France… je le lâche ! À peine dans la rue, je m’aperçois que ma tête… c’était le vin blanc… J’entreprends le boulevard… Arrivé au passage de l’Opéra, j’aperçois une boutique qui avait