Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 07.djvu/331

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ACTE I


Un salon de campagne, ouvrant au fond sur un jardin. Un buffet. Un râtelier avec un fusil de chasse, une poire à poudre et un sac à plomb. Portes latérales. Porte au fond.


Scène première

Poteu, seul, sortant de la chambre de droite avec un saloir de cuisine à la main

M. Gaudiband prend son bain de pieds. Je lui ai mis quatre poignées de sel. (Il pose son saloir sur le buffet à gauche.) Il a toujours le sang à la tête… mais aussi il n’est pas raisonnable pour un vieux : toute la journée il pense au beau sexe !… Dès qu’il voit une femme, crac !… il lui pince le coude… histoire de badiner… ça ne va jamais plus loin, à ce que disent les dames d’Antony. C’est égal, il a dû être très gaillard dans son temps… témoin ce petit M. Edgard Vermillon qu’il appelle son filleul. À mon avis, il doit lui être plus que ça… Quand un homme riche a un filleul, il en fait un ébéniste ou un emballeur… mais pas un avocat ! (Apercevant Edgard au fond.) Justement le voici.