Page:Lacaussade - Première Salazienne, 1838.djvu/8

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Vaine attente ! leur lâche audace
Du mérite usurpe la place,
Mais quand le péril est en face
À quoi servent ces nullités ?
 
La Serve, en nocher plus habile,
Combattant le flot mutiné,
Oh ! qu’avec éclat pour ton île
Ta forte voix eût résonné !
Libre organe d’une âme ardente,
Ta bouche austère, indépendante,
Cratère à la lave éloquente,
Pour nous eût enflammé les cœurs !
Mais le mérite, on le rejette ;
Dans l’ombre inutile il végète,
Et c’est à sa tombe muette
Qu’on rend les éternels honneurs !


II


Aussi, paisible et grave, auguste intelligence,
Tu ne t’en émeus pas, tu gardes le silence.
Tu sais que l’homme oublie. Et calme et satisfait