Page:Lacaussade - Première Salazienne, 1838.djvu/9

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Ton cœur dans le passé voit le bien qu’il a fait
Et goûte, au sein des bois et de la solitude,
De tes devoirs remplis la douce quiétude.
Ta conscience heureuse, asile des vertus,
Se repose des jours mauvais et révolus,
Comme la fleur s’endort dans sa dernière haleine
Après avoir donné ses parfums à la plaine.
Ton pays rend justice à ta haute équité.
De ta dette envers lui ton cœur s’est acquitté,
Et cela te suffit.
 
Que ta voix généreuse
Se taise et serve encore ta patrie oublieuse !
Mais moi, je parlerai : car j’ai pour le malheur
Des accents qu’à mon âme a dictés le Seigneur.
J’irai, je chanterai ; ma jeune poésie
Demandant ta chaumière aux bois de Salazie ;
Sur ton front, à défaut de lauriers et de fleurs,
Répandra ses accords, son amour et ses pleurs.

III

  
C’est toi dont l’éloquence ardente et filiale
Rendit à ton pays sa voix coloniale,