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XVIIIo

Au quartier général de Tarente, 15 fructidor an XI.
Général, premier consul,

Je profite de quelques instants qui me restent encore à vivre pour dicter les derniers vœux de mon cœur. Je désire, Général, premier consul, qu’ils vous soient connus.

Le bonheur de ma patrie, le succès de vos armes, le sort de ma malheureuse famille, voilà ce qui m’occupe au moment où tout va finir pour moi.

La triste position de mon épouse et de mes trois enfants que je laisse absolument sans ressources, m’afflige ; mais l’espoir dans lequel je suis que vous les secourrez me fait mourir plus tranquille. Cette consolante idée, qui me ranime un instant, me donne encore la force de vous assurer de toute la sincérité du dévouement et de l’admiration que j’ai eus et que je conserverai pour vous jusqu’à mon dernier soupir.

J’ai l’honneur[1]

  1. Publiée par le capitaine d’artillerie Patrice Mahon dans un article de la Sabretache (no 100, 30 avril 1901). Les services de Choderlos de Laclos (1792-1803).