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préférant la fécondité qui vient de Jésus-Christ à la fécondité de la chair et du sang (1).

Un signe célèbre précéda la naissance de saint Dominique. Sa mère vit en songe le fruit de ses entrailles sous la forme d’un chien qui tenait dans sa gueule un flambeau, et qui s’échappait de son sein pour embraser toute la terre. Inquiète d’un présage dont le sens était obscur, elle allait souvent prier sur la tombe de saint Dominique de Silos, autrefois abbé d’un monastère de ce nom, qui n’était pas loin de Calaruéga, et, en reconnaissance des consolations qu’elle y avait obtenues, elle donna le nom de Dominique à l’enfant qui avait été l’objet de ses prières. C’était le troisième qui sortait de ses flancs bénis. L’aîné, Antoine, consacra sa vie au service des pauvres, et honora par une grande charité le sacerdoce dont il était revêtu; le second, Mannès, mourut sous l’habit de Frère Prêcheur.

Quand Dominique fut présenté à l’église pour y recevoir le baptême, un nouveau signe manifesta la grandeur de sa prédestination. Sa marraine, que les historiens ne désignent qu’en l’appelant une noble dame, vit en songe sur le front du baptisé une étoile


(1) Voir une dissertation latine du père Brémond, qui a pour titre De Gusmana stirpe sancti Dominici; Romse, 1740. Les continuateurs des Actes des Saints de Bollandus avaient mis en doute si réellement saint Dominique était issu des Gusmans; le père Brémond leur répondit dans cet ouvrage. Les monuments dont il abonde ont décidé par voie de critique une question qui l’était déjà par une tradition immémoriale.