Page:Laffitte - Essai sur l’espèce bovine.djvu/13

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de se frayer des routes, la plupart manquant complètement de littérature.

Les premières traces de la domestication du bœuf se trouvent en Asie. Les pasteurs Aryas nous ont légué leurs antiques traditions dans les Védas, recueil d’hymnes écrites qui sont les témoins de la longue et lente odyssée de ces peuples errants et vagabonds. Le Zend-Avesta et le Vendidad des Perses confirment d’ailleurs les notions historiques que nous donnent les Védas et les Kings des Indiens. La race blanche ou Aryenne, si féconde en progrès de toute nature, semble donc avoir porté avec elle, et la première, les mœurs pastorales avec les rudiments de la culture. Les Aryas habitaient les bords du Gange où ils s’étaient établis en vainqueurs, ainsi que sur les rives de l’Indus où ils étaient descendus du plateau de l’Iran. Les documents écrits plus haut cités parlent de la domesticité du bœuf en Asie avant qu’on ne l’ait constatée en Europe, et le culte dont cet animal a été l’objet de la part des anciens Indiens, culte dont on trouve encore des traces aujourd’hui à Delhi et à Calcutta, prouve combien l’on savait apprécier les services rendus par le bœuf.

La race Aryenne s’est montré douée d’aptitudes spéciales qui ont fait d’elle la grande race initiatrice et civilisatrice par excellence ; mais sa civilisation passa bientôt aux Égyptiens et aux Phéniciens, puis aux Grecs et aux Latins. Quand périt le vieux monde gréco-latin, ce fut grâce au retour de l’influence des peuples Aryens qui, restés barbares, venaient du Nord et du fond de l’Orient, ce fut grâce au retour de cette influence que les civilisations actuelles prirent naissance. Telle est, exposée à grands traits, la marche de la civilisation de l’humanité. Essayons maintenant de suivre avec elle l’histoire du