Page:Laffitte - Essai sur l’espèce bovine.djvu/20

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mence à la période de la civilisation où apparaissent les peuples laboureurs. Sa fonction principale a toujours été néanmoins de fournir des aliments pour la subsistance de l’homme, et maintenant, comme toujours, quelle que soit la variété ou la spécialité des aptitudes de l’espèce, sa fin économique dernière n’en est pas moins l’abattoir.

Outre cette aptitude fondamentale générale, deux autres sont utilisées dans l’exploitation de l’espèce qui nous occupe. La situation économique actuelle exige que cette espèce fournisse du travail et du lait pendant sa vie, avant que de livrer au boucher sa viande et ses dépouilles. Ces trois termes : travail, lait et viande, auxquels nous pouvons ajouter la production de matières fertilisantes et industrielles, résument donc les fonctions économiques de l’espèce bovine envisagées dans l’ensemble.

Mettre en relief comment le bœuf réalise ces quatre fonctions économiques dans nos sociétés modernes, c’est dire les titres et les droits qu’a cet animal à la bienveillante sollicitude de notre civilisation. Il faut donc étudier le bœuf à ces quatre points de vue : 1° production de force mécanique, 2° production de lait, 3° production de viande, 4° production de matières fertilisantes et industrielles.

du bœuf producteur de force mécanique

De tout temps, le bœuf a été, comme le cheval, un moteur et plus particulièrement un moteur agricole ; depuis l’antiquité la plus reculée, le bœuf est la bête de ferme et de labour ; l’Ancien Testament, les auteurs grecs et latins ne parlent que du bœuf et nullement du cheval, comme compagnon du laboureur. De nos jours encore, il est à peu près le seul animal de labour dans toute l’Asie, où on le trouve partout jusque vers le cercle polaire où il cède