Page:Laffitte - Essai sur l’espèce bovine.djvu/23

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diminution dans l’intensité et dans la durée du travail, parce qu’alors l’animal augmentera vite en valeur.

Les statistiques prouvent chaque année combien s’accroît la demande de la viande, par suite de l’accroissement des besoins de la consommation ; en même temps, nous voyons les bœufs travailleurs être livrés à la boucherie à un âge de moins en moins avancé : au lieu de fournir une longue carrière de travail, ils vont goûter de bonne heure le repos et l’abondance qu’exige l’engraissement.

du bœuf producteur de matières fertilisantes et industrielles

Un rendement très-important des bêtes bovines durant la vie, c’est la production des matières d’engrais ; à égalité de volume et de litière, une bête bovine donne plus de fumier qu’un cheval, et ce fumier est plus convenable pour les terrains arides où il dure plus long-temps.

Après sa mort, l’espèce bovine fournit, outre sa chair, de la graisse qu’on utilise dans la fabrication des bougies ainsi que des savons ; la graisse sert aussi en pharmacie et dans les arts. La peau tannée donne les cuirs les plus forts ; les poils sont employés dans diverses industries ; les cornes et onglons sont aussi travaillés de différentes façons ; le sang même est employé pour raffiner le sucre, pour fabriquer de l’albumine ou du bleu de Prusse.

Tels sont les rapports des animaux de l’espèce bovine avec l’économie générale de la société. Vu leur grande importance, il ne sera pas sans intérêt de poser les principes généraux, d’énoncer l’ensemble des lois scientifiques qui de nos jours ont été formulées pour régir la production du bétail. Ce sera l’objet de notre troisième partie.