Page:Laffitte - Essai sur l’espèce bovine.djvu/30

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fixité des caractères typiques qui vient se joindre ou se substituer, suivant les cas, à l’hérédité moins puissante et moins certaine des caractères purement individuels. L’atavisme est donc l’hérédité à puissances cumulées. Entre deux reproducteurs dont l’un offrirait avec des qualités moins parfaites une longue suite d’aïeux célèbres par leurs mérites spéciaux, et dont l’autre ne présenterait que sa perfection individuelle, il y aurait lieu de préférer le premier dans la plupart des cas. L’atavisme prime donc l’hérédité individuelle. Dans la pratique, la condition la plus heureuse et la plus efficace de l’hérédité, celle qui la rend absolument certaine, c’est la réunion dans une direction unique de l’hérédité individuelle et de l’atavisme, c’est-à-dire la similitude des caractères et la communauté d’origines. Ce qui est le plus propre à fournir ces conditions, c’est la proche parenté dans la race, ce sont les accouplements de famille ou entre consanguins. Ici donc se place l’étude de la consanguinité.

Consanguinité. — On entend par ce mot une influence supposée, distincte de l’hérédité, résultant de l’état de proche parenté des deux reproducteurs ; le seul fait de l’identité du sang des procréateurs suffirait pour provoquer une déviation des lois de l’hérédité, pour détruire l’influence de l’atavisme, et enfin pour créer une puissance agissant en sens inverse de celle qui assure la conservation des espèces et des individus ; c’est ainsi du moins que l’ont compris les naturalistes, les agronomes, les hygiénistes et les zootechnistes. Le seul fait de la parenté rapprochée dans une mesure variée, mais qui ne dépasse guère le quatrième degré, suffit pour constituer l’état de consanguinité (présence du même sang chez les deux reproducteurs). L’influence malfaisante de la consanguinité est