Page:Laffitte - Essai sur l’espèce bovine.djvu/38

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grande capacité, une attention soutenue pour se maintenir toujours au niveau des conditions multiples dont le succès dépend, ni en deçà, ni au delà de ce même niveau. Ce mode d’emploi du croisement a un rôle important à jouer dans la production du bétail pour la consommation.

4° Métissage. — Cette opération doit s’entendre, non pas de la production, mais bien de la reproduction des métis. Il y a métissage toutes les fois que dans l’acte de la reproduction le mâle est un métis. Cette circonstance suffit donc pour différencier profondément le métissage du croisement proprement dit. Le métissage comporte lui-même deux cas. Celui de la reproduction des métis entre eux, et celui de la reproduction d’un mâle métis avec des femelles pures. Peut-on par cette méthode zootechnique arriver à la constitution d’un type fixe et déterminé, capable de se reproduire indéfiniment avec ses caractères propres, de façon à avoir des individus dont l’ensemble serait une race ? À cette question il faut répondre par la négative. Il existe en effet une loi naturelle et infaillible dite loi de la permanence des races, en vertu de laquelle l’atavisme reprend toujours ses droits : c’est cette loi qui ramène bientôt le type des métis au type primitif de l’une ou de l’autre des races qui ont concouru à leur formation et assure ainsi la conservation indéfinie des races.

Les métis sont donc impuissants à former des races. Mais à titre de méthode zootechnique, le métissage, conduit convenablement, peut, dans des cas déterminés, rendre des services industriels, si on le combine avec la pratique habile de la gymnastique fonctionnelle et avec celle de la sélection relative.