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Si presque toujours, les effets de l’acide azotique sur la peau se traduisent comme nous venons de l’indiquer, il se présente des exemples assez nombreux où l’eschare, au lieu de conserver sa souplesse avec les apparences de vitalité, se parchemine immédiatement, devient dure et sèche. M. H. Bouley déclare qu’il n’est pas facile de donner une explication claire de ce fait ; cependant il ajoute, que cela pourrait probablement dépendre du degré d’épaisseur de la peau, de sa densité, de sa vascularisation, de l’âge de l’individu et probablement aussi de la race du sujet. Ce qui donne quelque base à cette hypothèse, c’est que si, sur le même animal, on pratique la cautérisation nitrique sur deux régions différentes, l’une au ventre, l’autre à la croupe, on voit l’eschare de la première rester molle tandis que celle de la seconde est sèche et dure.

Si les effets de l’acide nitrique se bornaient seulement à ceux que nous venons de voir se produire sur la peau, et qu’ils ne s’étendissent pas au-delà de celle-ci dans le muscle peaucier et dans le tissu cellulaire sous-jacent, il est certain que le praticien n’obtiendrait pas le résultat désiré. Cette pénétration du caustique au-delà de la couche cutanée, a été prouvée expérimentalement par notre savant professeur M. Lafosse. Ayant pris 3 gr. d’acide nitrique, et au moyen d’une spatule entourée d’étoupes, l’ayant appliquée pendant 3 minutes sur une surface de peau de 5 centimètres carrés, cet auteur à l’aide du papier de tournesol a pu constater au bout de 15 minutes la présence du caustique dans les tissus sous-cutanés.

Mais si l’on double la dose de l’acide et qu’on frictionne