Page:Lahille - De l’exomphale du poulain.djvu/48

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 48 —

inconvénients. L’opération serait très-facile à pratiquer ; on pourrait se servir de la seringue Pravaz et même d’une seringue en caoutchouc, de manipulation commode, que l’on pourrait se procurer à très-peu de frais.

Après avoir indiqué l’action intime que l’acide azotique exerce sur les tissus, nous allons dire quelques mots sur les divers phénomènes qui se déroulent sur le point traité. Pendant la friction on voit se dégager à la surface de la tumeur, des vapeurs rutilantes plus ou moins épaisses, suivant le degré d’humidité de l’atmosphère. Les animaux traduisent la douleur qu’ils éprouvent par des trépignements plus ou moins intenses, cette vive souffrance se calmant bientôt, on constate peu ou point de fièvre. La tumeur œdémateuse arrive à son summum de développement vers le second ou le troisième jour ; elle se trouve déprimée à son centre à cause du peu d’élasticité du moignon du cordon ombilical ; vers le huitième jour, l’œdème augmente de consistance et commence à se résorber ; la peau se dessèche insensiblement et prend les caractères du parchemin. Vers cette même époque l’inflammation éliminatrice qui doit détacher l’eschare se manifeste entre la partie mortifiée et les parties vives ; du pus se montre sur quelques points à la périphérie de cette eschare, et peu à peu ces points se multipliant forment un sillon appelé sillon disjoncteur. À mesure que les fibres qui retiennent la partie mortifiée se rupturent, des bourgeons apparaissent et la peau commence à s’organiser sur les bords de ce sillon. Vers le quinzième jour elle ne tient plus qu’au centre par un petit pédicule ; celui-ci se rupture vers le vingt-et-unième jour, et à la place de l’eschare