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parfumée ; ils mangent ensemble des gâteaux et des sucreries, prennent des consommés et de la soupe de gruau, boivent du lait de coco frais, des sorbets, du jus de mangues et de citron sucré ; enfin, ils savourent ainsi, dans l’intimité, tout ce que le pays produit d’agréable, de doux et de pur.

Souvent aussi, les deux amants montent sur la terrasse de la maison pour jouir du clair de lune et causer agréablement. À ce moment, pendant que la femme est sur ses genoux la face tournée vers la lune, l’amant lui désigne de la main les diverses planètes, l’étoile du matin, l’étoile polaire, les constellations[1].




APPENDICE
À LA PREMIÈRE SECTION DU CHAPITRE I

Complétons par des emprunts aux poètes les indications trop sommaires de Vatsyayana.

N° 1. — Barthriari a décrit l’amour selon, les saisons (trad. Regnaud).

(St. 39). — Bouquets odorants, couronnes dont l’aspect réjouit le cœur, zéphir qu’agite l’éventail, rayon de la lune, parfum des fleurs, lac frais, poudre de sandal, vin clair, terrasse bien blanche, vêtements très légers, femmes aux yeux de lotus, tels sont les agréments que les heureux ont ici en partage, l’été.

En hiver, les heureux reposent voluptueusement dans une chambre, couverts de vêtements rouges, enlaçant dans leurs bras leurs bien-aimées aux seins opulents, mâchant à pleine bouche des feuilles et des noix de béthel.

(St. 44). — Les éclairs serpentent dans le Ciel pareils à des lianes, le tonnerre éclate au sein des nuages amoncelés ; on entend les cris confus des paons qui se livrent à leurs jeux ; les averses tombent comme des torrents ; la belle, aux yeux allongés, qui tremble d’effroi, se serre étroitement dans les bras du bien-aimé dont elle ne peut quitter la maison ; puis s’élèvent des vents chargés de pluie glaciale qui renouvellent la vigueur des amants.

  1. Les magnifiques nuits de l’Inde donnent à ce passe temps un grand charme.