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mont, et enfin, depuis ta Révolution française, l’usage en est encore devenu plus rare. Pour juger de l’ancienneté d’un manuscrit en parchemin, il ne faut pas toujours s’en rapporter à la couleur sale et noirâtre ; un parchemin nouveau peut être enfumé, et un très-ancien peut eue très-blanc. Il faut écoreher tant soit peu la pièce pour découvrir l’imposture par la différence de la couleur intérieure et extérieure. Depuis l’an 1000 jusqu’à l’an 1-150, le parchemin est épais et d’un blanc sale : iijirès cette dernière époque l’épaisseur des feuilles est excessive.

— Arts indust. Fabrication du parchemin. La peau de tous les animaux pourrait être indifféremment transformée en parchemin. Néanmoins, on ne peut préparer pour l’écriture et l’imprimerie que les peaux de mouton et de chèvre. Les peaux de veau, de cheval ou d’agneau mort-né servent aussi pour la fabrication du parchemin vierge ou vélin. Les peaux de bouc, de chèvre, de loup servent pour les tambours ; les peaux d’âne pour les timbales. lJour tous- ces usages, la peau est préparée de la même manière. Les opérations préliminaires sont les mêmes que pour les articles de chamoiserie et de mégisserie. Lorsque les peaux sont sorties des bains, surtondues, pelées et bien lavées, on les fait sécher de manière qu’elles ne se racornissent pas et qu’elles puissent être travaillées aisément. Les petits parchoniiniers se servent de cercles ; mais les peaux no sont pas très-bien tendues et le travail en est difficile. Les bons fabricants,- bien montés, tendent les peaux sur la herse. Cet instrument est formé d’un cadre en charpente très-solide. Sur son contour sont percés des trous propres a recevoir des chevilles do bois, de fer, percées perpendiculairement a leur axe afin qu’on puisse y arrêter la ficelle qui doit servir à tendre la peau. On se fera une idée exacte de ces chevilles si’l’on se représente celles qui servent à tendre les cordes de violon. La hersa est placée verticalement contre un mur ; au-dessous est une planchette qui sert a poser les outils dont 1 ouvrier se sort, afin qu’il les ait constamment sous la main.

Des baguettes ou broches que l’on fait passer dans des fentes pratiquées en haut et en bas de la peau reçoivent les points d’attache des ficelles et le fonctionnement des chevilles permet de tendre à volonté.

Il est d’usage assez général de tendre la peau plutôt en long qu’en large, et cela pour se conformer aux habitudes du commerce, quoiqu’il y ait avantage à opérer dans

autre sens ce qui diminue l’épaisseur de 1 arête du dos. La peau une fois tendue, 1 ouvrier procède à l’écharnage avec une sorte de ciseau nommé pistolet, dont le tranchant est disposé de manière à être coupant d un cote et rond de l’autre. Il écharne avec le côté coupant et, avec l’autre, il presse lortement sur la peau du côté de la fleur, pour la nettoyer, la lisser et faire écouler l’eau. Cette dernière opération constitue l’édossage.

Ensuite on procède au ponçage en saupoudrant la peau, du côté de la chair seulement, de carbonate de chaux ou de chaux bien éteinte, séchée et tamisée ; puis en passant dessus, fortement et dans tous les sens, une bonne pierre ponce de 0™,10 environ de largeur, bien dressée sur une pierre lisse ordi-naire. La chaux est humectée promptement par 1 eau que retient la peau. On passe la ponce à sec sur le côté de la fleur. Le ponçage est indispensable pour obtenir le parchemin de première qualité, appelé vélin ; pour le parchemin commun, on se contente de le saupoudrer de carbonate de.phaux bien sec. Cette préparation sufut pour absorber l’humidité, augmenter la blancheur et empêcher que le parchemin se ternisse en séchant. Après ces deux opérations, on laisse la peau tendue sur la herse jusqu’à dessiccation parfaite. C’est 1 affaire d une nuit ou de quelques heures de jouren été ; mais, en hiver, cela dure quelquefois plusieurs jours. Il faut, pendant qu’il seehe, garantir le parchemin de toutes les variations de température, du soleil et de la gelée.

Si l’on reconnaît que le parchemin est débarrassé de tout corps gras, on le livre aux ouvriers qui doivent le préparer pour l’écriture et que l’on nomme ratureurs ; sinon il faut Se tremper dans l’eau, le ramollir, le fouler et le laisser quelques jours dans un bain de chaux. On l’étend ensuite de nouveau sur la herse, et on le fait sécher comme précédemment, puis on ponce de nouveau. On a dû, avant de couper lu parchemin au ras des broches, et en dehors de celles-ci, l’essuyer avec soin pour enlever le blanc laissé par la chaux. Il faut bien se garder d’enlever les filaments qui tendent alors à se détachercela gâterait complètement le parchemin. La production de ces sortes de filandres est un inconvénient qui tient à l’usage de la chaux ou du carbonate de chaux. Aussi préfère-t-on souvent poncer sans se servir de ces ingrédients, avec lesquels on obtient un produit moins parfait, mais un peu plus blanc, et au prix de moins de peine. Le ratureur tend la peau sur une herse, simplement au moyen de ficelles passant dans les trous des broches ; elle est appuyée sur un cuir de veau fortement tendu, lui, sur la herse, et nommé sommier. Une fois la peau bien assujettie, les inégalités trop saillantes sont enlevées une h une, puis

le fer à raturer est promené par l’ouvrier, obliquement de haut en bas et de droite à gauche, et bien également sur toute la surface de la peau. Le but de cette opération est de rendre la peau d’égale épaisseur partout. On fait ensuite disparaître les dernières inégalités à l’aide de pierres ponces très-fines et choisies avec le plus grand soin.

Le parchemin n’a plus alors besoin ’que d’être apprêté pour être livré au consommateur. Cet apprêt consiste à l’enduire d’une légère couche décolle d’amidon. Après quoi, on laisse bien sécher et on met en presse.

l’archemin végétal. Si on fait tremper, pendant une demi-minute, du papier non collé (papier Joseph) dans l’acide sulfurique étendu de son volume d’eau, qu’on lave ensuite à grande eau et qu’on mette à tremper dans une eau ammoniacale, la cellulose, tout en conservantsacompositianchimique, prend un état isomérique nouveau sous lequel elle offre tous les caractères physiques du parchemin animal ; elle offre la cohésion, la translucidité, le toucher gras et mou. La découverte de cette modification de la cellulose est due à MM. Figuier et foumarède ; le parchemin végétal se fabrique industriellement.

PARCHEMINÉ, ÉE adj. (par-che-mi-né) part, passé du v. l’aroheminer. Qui a la consistance ou l’aspect du parchemin : Une peau PArfenEMiNik. Une figure parcheminée.

PAncHEJHlNER v. a. ou tr. (pni-che-mi-né — rad. parchemin). Rendre semblable à du parchemin : L’huile parcheminé le papier et le rend transparent : La vieillesse parcheminé la peau du visage.

Se parcheminer v. pr. Prendre l’aspect du parchemin : Les rides du visage se plissèrent, se noircirent, et la peau se parchkuina. (Balz.)

PARCHEMINERIE s. f. (par-che-mi-ne-ïîrad. parchemin). Fabrique où l’on prépare le parchemin : Fonder une parciiei-4inkhie. il Art de préparer le parchemin : La parcuemineuih est un art en décadence, il Commerce du put-chemin.

PARCHEMIN1ER s. m. (par-che-mi-niérad. parchemin). Celui qui prépare ou vend le parchemin.

— Encycl. Le parcàeminier achète du mëgissier’le parchemin en croûte et le prépare à recevoir l’écriture.

Les parcheminiers formaient autrefois une communauté dont les statuts, dressés en 15-15 et en 1550, sous les règnes de François Ier et de Henri II, furent modiiiés par Louis XIV en 1654.

Nu ! ne pouvait être reçu parckeminier avant d avoir fait un apprentissage de quatre unnées, puis servi les maîtres trois ans en qualité de compagnon, etenfin fait un chef-d’œuvre. Les fils de maître étaient exempts de l’apprentissage et du chef-d’œuvre. Tout compagnon, épousant la veuve d’un maître, était exempt de l’apprentissage et du chef-d’œuvre. La communauté était régie par deux maîtres jurés assermentés, assistés de quatre maîtres jurés parcheminiers de l’Université.

PÀRCH1M, ville de l’Allemagne du Nord, dans le grand - duché de Mecklembour"-Schwerin, sur la rive droite de l’Elde, à *5 kilom. S.-E. de Schwerin ; 6,400 hab. Tribunal d’appel ; siège des états des deux Mecklemboui-g ; gymnase ; école supérieure ; synagogue. Fabriques de draps, flanelles, eau-de-vie, rubans, chapeaux de paille, sel ammoniac. Pêche et commerce. Cette ville existait déjà au ne siècle, sous le nom à’Alistus ; ou prétend que son nom actuel vient d’un enclos (parcum), où se trouvaient des idoles du Temp3 et du Feu,

PARCHON s. m. (par-chon — du lat. pars, partie). Ane. coût. Portion de meubles que le père ou la mère, en se remariant, devait réserver pour les enfants d’un premier lit. il On trouve aussi parçon.

parchonmier s. ». (par-cho-nié — rad. parchon), Ane. jurispr. Celui qui partageait une terre avec une autre. Il On trouve aussi parçonnibr.

PARCICORNE adj. (par-si-kor-ne — du lat. parcus, peu nombreux, et de corne). Entom. Dont les antennes contiennent peu d’articles.

PARC1ER, 1ÈRE s. (par-si-é, iè-re — du lat. purs, partie). Ane. jurispr. Celui, celle qui avait une part dans une chose.

— s. f. Part, portion, et particulièrement Portion des fruits qui revient au métayer : Tenir une terre à parcière.

PARCIMONIE s. f. (par-si-mo-nî — lat. parcimonia ; de parcere, épargner, qui semble se lier à la racine sanscrite parc, toucher ; réunir, obtenir, par la notion de prendre à soi, de conserver, etc. Epargner, c’est s’enrichir. A la même racine se rattachent le sanscrit parkla, possession, richesse, c’est-à-dire ce qui est pris, réuni, obtenu ; le kymriqueperchen, propriétaire, maître, perchenu, posséder, parchu, perchi, estimer, honorer). Epargne minutieuse, qui a pour objet de petites choses : La parcimonie augmente le pécule du pauvre ; l’épargne, la réserve du travailleur ; l’économie, la fortune du riche. (Descuret.) Un ouvrier bien nourri vaut plus que quatre ouvriers nourris avec parcimonie. (Raspail.) Majesté et parcimonie ne vont point ensemble. (Proudh.)

— Fig. Réserve, ménagement : Il faut répandre avec parcimonie le fiel de la satire. (Boiste.)

Syn, Parcimonie, économie, épargne. V. économie.

PARCIMONIEUSEMENT adv. (par-si-mo-ni-eu-ze-man — rad. parcimonieux). Avec parcimonie : Le jour, parcimonieusement distribué, ne laissait briller que faiblement les objets éclatants. (Balz.)

PARCIMONIEUX, EUSE adj. (par-si-mo-ni-eu, eu-ze — rad. parcimonie). Qui use de parcimonie : Homme parcimonieux. Femme parcimonieuse, Sully enrichit l’Etat par une économie large que secondait un roi aussi parcimonieux que vaillant. (Volt.)

parciquine s. f. (par-si-ki-ne). Hortic. Variété d’anémone,

Purctvul (ROMAN DE). V. PeRCËVAL.

PARCLOSE s. f. (par-klo-ze— du préf. par, et de clos). Ane. coût. Lieu cultivé, entouré de murs ou de haies.

— Archit. Traverse employée pour figurer un ouvrage d’assemblage, [I Enceinte de bois renfermant le siège d’une stalle d’église.

— Mar. Nom donné à des planches mobiles qu’on soulève lorsqu’on veut examiner la quantité d’eau amassée dans lacale. il Planche qu’on place entre les aiguilles et les lisses d’un navire, au moment où l’on va le lancer à la mer.

PARCO, villa d’Italie (Sicile), province, district et à 12 kilom. S. do Païenne, mandement de Morreale ; 3,501 hab.

PAR-CORPS s. m. (par-cor — de par, et de eorps). Pratiq. Contrainte par corps :

Ils eurent un par-corps par plus d’une raison, Et le.firent mettre en prison.

Baoaton.

PARCOURIR v. a. ou tr. (par-kou-rir — du préf. par, et de courir. Se conjugue comme ce dernier verbe). Suivre, visiter dans toute son étendue ou dans divers sans : Parcourir une ligne droite, une ligne courbe. Parcourir ta ville. Parcourir toute l’Europe. Les pays que parcourt une rivière. Le soleil se lève et parcourt régulièrement tout le vaste univers. (Mass.) Hérodote parcourut le monde connu de son temps. (Chateaub,).

— Regarder dans toute son étendue : Parcourir du regard le plan d’une ville, les al- ■ lées d’un jardin, n Examiner rapidement, lire légèrement : Je rencontre, à tout instant, de ces vilains mois dans les pages gue je suis en train de parcourir. (Ste-Beuve.)

Bientôt à décider son disciple hardi, Ayant tout.parcouru, crut tout approfondi.

L. Racine.

Il Passer en revue par la réflexion :

>• Parcourez l’univers, voyez de toutes parts

Des plus aères cités les cadavres épars.

— Mar. Pdrcourir les coutures d’un navire, Passer sur tous les joints avec le Ciseau, dans le but de s’assurer s’ils sont en bon état.

Se parcourir v. pr. Être parcouru : Ce musée ne peut SB parcourir en quelques heures,

PARCOURS s. m. (par-kour — rad. parcourir). Chemin que parcourt une voiture, un véhicule quelconque : Le parcours des omnibus de la Bastille, tl Chemin suivi par un fleuve, une rivière, un cours d’eau, un objet quelconque en mouvement i Ces fleuves répandent ta vie et l’abondance sur toute l’étendue de leur parcours. (Blanqui.)

— Coût. Action ou droit de mener paître ses troupeaux, à une certaine époque de l’année, sur le terrain d’autrui ou sur un terrain commun : Le droit de parcours. Le parcours n’a lieu qu’après la récolte. Le parcours sera proscrit par te code rural si impatiemment attendu. (Chassiron.) U Terrain suriequel on fait paître les troupeaux, en vertu de ce droit : Le berger se tenait au loin, debout, au centre d’un parcours, ses chiens assis à différentes distances autour des moulom. (Chateaub.)

— Chem. de fer. Libre parcours, Droit que chacun possède de faire circuler sur les chemins de fer des machines et des voitures en concurrence avec celles du concessionnaire de l’exploitation, en payant à ce dernier, pour l’usage de la voie, les prix h’xés par les tarifs : Le principe du libre parcours est écrit dans tous tes cahiers des charges des compagnies françaises ; mais son application est très-difficile, et les inconvénients qu’il entraîne t’ont réduit jusqu’à ce jour à l’état de lettre morte. (P. Tomneux.) Il Parcours de garantie, Parcours qu’on fait faire aux locomotives avant de les recevoir définitivement, et qui varie de 4.000 à 20,000 mètres, suivant les machines, h Parcours d’une locomotive, Nombre de kilomètres qu’elle doit parcourir avant qu’il soit nécessaire de la réparer : Le parcours des locomotives est, en moyenne, de 300,000 kilomètres avant la cessation complète du service.

— Fêod. Droit de parcours et entre-cours, Traité que faisaient des seigneurs voisins, et en vertu duquel leurs vassaux libres pouvaient passer d’une seigneurie à une autre sans crainte d’êtréasservis : iepARcotms et entre-cours accordait aux serfs d’une des seigneuries la faculté de contracter des mariages valables avec les serfs de l’autre. (Comptera, de l’Acad.j H bourgeois de parcours, Ce ÊARC

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lui qui, en vertu du droit ci-dessus, pouvait décliner par simple aveula juridiction de son seigneur, et en appeler aux juges royaux.

•*- Encycl. Coin. Il existe un principe en vertu duquel toute loi, quelque ancienne qu’elle soit, exerce encore son empire si une loi nouvelle ou des dispositions postérieures ne l’ont point modifiée ou abolie. C’est à raison de ce principe que la loi de 1791 règlemente aujourd’hui.le droit de parcours et de vaine pâture. > -, — -1 -, *

Le Dictionnaire des arrêts, da Brillon, classe parmi les vaines pâtures : les grands chemins, les prés après la fauchaison, les.guéruts et les terres en friche, les bais de.haute futaie, les bois taillis après le quatrièmeou cinquième bourgeon, et généralement tous les héritages où il n’y a ni semences ni fruits, et qui, par la loi ou l’usage du pays, rie sont point «n défeus. •... t

Sous l’ancienne législation, alors qu’on distinguait les pays de droit écrit et ceux de droit coutumier, le vain pâturage était, dans les contrées soumises au droit écrit, purement précaire, comme sous les lois romaines quand rien ne justifiait qu’il était dû a la servitude. C’est ainsi qu’un arrétdu 5 juillet 17C0 décida que le sieur de La Noue pouvait clore son pré, malgré les habitants de Cmireelle, paroisse d’Ozemyr, pays de droit écrit, parce que la défense uva.it été faite iv ceux-ci d’y mener paître leurs troupeaux tant que le pré resterait clos. ■ ’ ’ i

Le droit coutumier admettait, au contraire ; plusieurs distinctions.

^Certaines coutumes ne toléraient la vaine pâture qu’avec le consentement des propriétaires des terres ou des prés.

À cet égard, la coutume de Lorraine s’exr prime ainsi : « Aucun, pour aller, venir, passer et repasser, ou mener son bétail vain-paturer en l’héritage d’autrui, lorsqu’il n’est en garde ou défense, n’acquiert droit ni profession de servitude de passage ou vain pâturage, et n’empêche que leur seigneur, ce nonobstant, n’en puisse faire profit ; si ce n’est qu’il conste de titre, ou que, depuis la contradiction du seigneur, il y eût prescription de trente ans. Par quel teins’ un héritage joignant à cours, jardins et autres héritages fermés, ait.demeuré ouvert au vain’pâturage du bétail, en teins non défendus :, n ?est par ce le seigneur du fonds empêché de le fermer pour son bien plus grand, quand bon lui sein* blera. »

La coutume du Nivernais décidait’qùé la propriétaire pouvait toujours labourer, cultiver et clore l’héritage sur lequel il àviiit précédemment laissé paître les bestiaux d’autrui, à moins toutefois qu’il n’y eût Un titre ou une possession suffisante, et sauf payement de redevance envers le propriétaire ;

Les coutumes de Troyes sont conçues à peu près dans les mêmes termes ;

D’autres coutumes, telles que çellesdeSens, d’Auxerre et de Melun, sans considérer le vain pâturage comme une Servitude naturelle, obligent le propriétaire à s|y soumettre, tantqu’il n’aura pas mis ses propriété^ en défense. '.■■■-.’. ■■■■

La coutume du Bourbonnais et celles de Normandie et de la Marche, qui sont conçues dans le même esprit, décident, de leur côle, que tes prés non clos ne sont défensàblés qu’avant la fauchaison de la première herbe ou dû regain, s’ils sont en revivre ; mais que, lorsqu’ils sont clos, ils sont défehsables eh. tous temps.

Certaines coutumes (celle de Montarglg, par exemple) allaient jusqu’à considérer fa vaine pâture comme une servitude proprement dite et à contraindre les propriétaires délaisser leurs héritages ouverts aux bestiaux d’autrui.

Suivant la coutume du Foito.ùY les vaines

fiàtures ne pouvaient être interdites dans les ieux où les pâturages étaient communs. ■’

dn voit, d’après ce qui précédé, que lu vaine pâture, qui était envisagée dans certains pays comme une véritable servitude, no constituait dans d’autres qu’un’droit purement facultatif.

Les habitants d’une commune k laquelle appartient un droit de value pâture ont-ils qualité pour le réclamer individuellement en justice ? Merlin cite, à ce sujet, le cas suivant. ; « Agricole-Marie de Merle d’Ambert était propriétaire d’une grande forèt.tiommée la Marne et située dans la justice d’Ai’lune. Cette forât ayant été confisquée sur lui pour cause d’émigration, les nommés Vital Grangier, Antoine Grangier, Jean Bounabant, François Brosson et Mathieu Paqualet, habitants de Medeyrole, ont été prévenus par un procèsverbal de garde forestier d’y avoir introduit leurs bestiaux ; et, en conséquence, le commissaire du gouvernement exerçant les droits de l’État les a fait assigner au tribunal correctionnel d’Ambert, pour se voir condamner aux peines portées par la loi contre ceux qui font pacager leurs bestiaux dans les bois d’autrui. » Les prévenus dirent pour leur défense que le procès du garde forestier n’avait pas été at’lirmé dans les vingt-quatre heures de sa rédaction ; que, par conséquent, il était nul ; qu’ils possédaient, il.est.vrai, d’immenses pâturages voisins de la, fouet do la Marne, mais que c’était la mauvais temps qui avait poussé leurs bestiaux dans cette forêt, malgré la résistance du pâtre, et qu’une échappée n’était pas un délit. Un jugement,