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cles dans divers journaux sur la question chevaline et les haras. Après avoir été maire de cette dernière ville de 1863 à 1869, il fut élu, le 8 février 1871, député des Hautes-Pyrénées à l’Assemblée nationale. Il alla sièger au centre gauche, dans les rangs des républicains conservateurs, et prit quelquefois la parole sur les courses et les haras. M. Desbons vota pour les préliminaires de paix, l’abrogation des lois d’exil, le pouvoir constituant, la proposition Rivet, contre le retour de l’Assemblée à Paris et soutint constamment la politique de M. Thiers, aux idées duquel il s’était complètement rallié. Sous le gouvernement de combat, il continua à voter avec le centre gauche, notamment contre le septennat, la loi des maires, le cabinet de Broglie (16 mai 1874), pour les propositions Périer et Maleville, pour la constitution et contre la loi sur l’enseignement supérieur. Après la dissolution de l’Assemblée, il ne posa pas sa candidature, et il est rentré alors dans la vie privée.

DESCAMPS, membre de la Commune de Paris en 1871, né vers 1835. C’était un ouvrier mouleur, jouissant parmi ses camarades d’une grande influence, due surtout à son intelligence et à sa connaissance des questions ouvrières. Il était depuis plusieurs années mêlé à la politique et très-connu dans les syndicats ouvriers, lorsque vint le 18 mars. Il était alors membre de la chambre fédérale des sociétés ouvrières. C’est à ce titre qu’il fut nommé membre de la Commune dans le XIVe arrondissement, où il obtint 5,800 voix. Il ne siégea jamais à l’Hôtel de ville et s’occupa exclusivement de l’administration de sa mairie. Il fut arrêté quelques jours après l’entrée à Paris des troupes de Versailles et traduit devant le 3e conseil de guerre, qui l’acquitta le 3 septembre 1871.

* DESCAT (Louis-Théodore-Joseph), homme politique et industriel. — Il est mort au mois de septembre 1869. Il avait fait partie du Corps législatif de 1852 à 1857 et voté toutes les mesures de compression présentées par le gouvernement.

DESCAT (Constantin), industriel et homme politique français, né à Roubaix (Nord) en 1812. Associé dès l’âge de dix-huit ans à la fabrique d’apprêts sur tissus et de teinture fondée par son père, il devint, en 1844, conjointement avec ses frères, directeur de cette maison qui avait pris une grande importance, et ses produits lui valurent la croix de la Légion d’honneur à l’Exposition universelle de 1855. Successivement membre du conseil municipal, adjoint au maire de Roubaix, membre du conseil général du Nord (1860), maire de sa ville natale (1867), il fut maintenu dans ces fonctions après le 4 septembre, puis révoqué à la suite d’un conflit avec M. Paul Bert, préfet du Nord, le 7 février 1871. Le lendemain, 210,305 électeurs de ce département l’envoyèrent à l’Assemblée nationale. M. Descat alla siéger au centre droit parmi les monarchistes, et se montra l’adversaire constant de la République. Il vota pour la paix, les prières publiques, l’abrogation des lois d’exil, le pouvoir constituant, la proposition Rivet, contre le retour de l’Assemblée à Paris, pour le maintien de l’état de siège, pour la loi contre la municipalité lyonnaise et contre M. Thiers le 24 mai 1873. Tous ses votes furent acquis aux mesures de réaction prises alors par le gouvernement de combat. Il se prononça pour le septennat, la loi contre les maires, appuya le cabinet de Broglie le 16 mai 1874, vota contre les propositions Périer et Maleville, pour la constitution du 25 février 1875, pour la loi cléricale sur l’enseignement supérieur et soutint constamment la politique compressive et cléricale du ministère Buffet. Apres la dissolution de l’Assemblée nationale, il ne posa pas sa candidature et rentra dans la vie privée.

DESCELIERS (Pierre), géographe français, né à Dieppe vers 1500, mort à une époque inconnue. Il entra dans les ordres et devint cure d’Arques. C’était un homme très-versé dans les sciences mathématiques et dans la géographie. L’abbé Desceliers passe pour le créateur de l’hydrographie française, ou du moins comme celui qui professa le premier cette science dans un port de mer français et dans un but tout pratique. Il enseigna gratuitement l’hydrographie à Dieppe, où il eut pour successeur son éleve Prescot. Lorsque Mercator venait de terminer sa sphère terrestre et recueillait les matériaux et les documents de son grand planisphère, il en publia en France deux d’une étendue au moins égale. Un de ces planisphères est un portulan de 2m,15 de longueur sur 1m,35 de hauteur, qui fut exécuté par Desceliers en 1550 et qui se trouve à Padoue ; l’autre, exécuté en 1553, est un portulan, également manuscrit sur quatre les feuilles de vélin, admirablement conservées et assemblées, et qui n’a pas moins de 2m,50. Il est couvert de curieuses miniatures et il renferme de précieuses indications pour l’histoire de la géographie et de la cartographie. Il a figuré, en 1875, à l’Exposition du congrès des sociétés géographiques. D’après Desmarquets, l’abbé Desceliers fut le premier qui connut l’absolue nécessité de la rondeur de la terre et de l’existence d’antipodes. Ce ne fut même que sur la supposition de cette vérité qu’il posa ses principes d’hydrographie au moyen de la découverte que l’on avait faite alors de la boussole. Selon le même auteur, il avait dressé, sur la demande du duc de Guise, un plan universel de toutes les forêts de France. Une des rues de la ville de Dieppe porte le nom de Descaliers, légère altération de Desceliers.

DESCELLEMENT s. m. (de-sè-le-man — rad. desceller). Action de desceller.

* DESCENDRE v. n. ou int. — Sport. Se dit d’un cheval de course quand la proportion dans laquelle on pariait contre lui diminue, ce qui suppose qu’il acquiert une plus-value.

DESCENSEUR s. m, (dé-san-seur — rad. descendre). Appareil propre à descendre les matériaux ou les personnes.

* DESCHAMPS (Emile Deschamps de Saint-Amand, connu sous le nom d’Emile), poëte français. — Il est mort à Versailles le 25 avril 1871. Ses Œuvres complètes ont été publiées par Lemerre (1872-1874, 6 vol. in-12).

* DESCHAMPS (Frédéric), jurisconsulte et homme politique français. — Il est mort en 1875 à Rouen, où il était né en 1809. M. Deschamps avait été membre et président de l’Académie des sciences et belles-lettres de Rouen et vice-président du conseil général de la Seine-Inférieure. Outre les œuvres dramatiques que nous avons citées, on lui doit : M. Lombard ou J’ai bien le temps, comédie en un acte et en vers (1861) ; les Deux millionnaires, comédie en quatre actes et en prose (1862) ; le Testament du mari, comédie en cinq actes et en prose (1865) ; Sœur Isabelle, drame en cinq actes et en vers, dont le sujet est tiré de Shakspeare (1873) ; Bonheur et bien-être, poésie philosophique (1875, in-8º).

DESCHAMPS (Jean-Baptiste), pharmacien français, né à Avallon en 1804, mort dans le même lieu en 1866. Il se fit recevoir pharmacien à Paris, fut attaché en cette qualité à la maison de santé de Charenton et devint membre de diverses sociétés savantes. On lui doit les ouvrages suivants : Traité des saccharolés liquides et méliolés (1842, in-12) ; Du chauffage et de la ventilation des édifices (1853, in-8º) ; Manuel pratique d’analyse chimique (1859, 2 vol. in-8º) ; Compendium de pharmacie pratique (1868, in-8º), ouvrage posthume.

DESCHAMPS DE PAS (Louis), archéologue français, né à Saint-Omer en 1816. Elève de l’Ecole polytechnique, il entra dans le corps des ponts et chaussées et devint ingénieur. M. Deschamps a employé ses loisirs à l’étude de questions archéologiques, et il a été nommé membre du comité de l’histoire de la langue et des arts de France. Outre des articles insérés dans les Annales archéologiques, on lui doit : Essai sur le pavage des églises antérieurement au xve siècle (1852, in-4º) ; Orfèvrerie du xiiie siècle (1855, in-4º) ; Sceaux des comtes d’Artois (1857, in-8º) ; Orfèvrerie du moyen âge (1858. in-4º) ; Notre-Dame-des-Miracles, à Saint-Omer (1859, in-4º) ; Essai sur l’histoire monétaire des comtes de Flandre de la maison de Bourgogne (1863, in-8º) ; Histoire sigillaire de Saint-Omer, avec M. Hermand, etc.

* DESCHANEL (Emile), littérateur français. — Tant que dura l’Empire, il poursuivit dans ses conférences son œuvre de propagande libérale et anticléricale. Après la révolution du 4 septembre, il resta à Paris tant que dura le siège. Lors des élections complémentaires du 2 juillet 1871 pour l’Assemblée nationale, M. Deschanel fut porté candidat par les républicains ; mais il échoua avec 79,265 voix. En 1872, il entra à la rédaction du National, où il continua à écrire jusqu’en juillet 1876. En février 1876, M. Deschanel posa sa candidature à la Chambre des députés dans la circonscription de Courbevoie (Seine), où il eut pour principaux concurrents MM. Lesage et Charles Quentin. Dans sa profession de foi, il énumera les idées qu’il soutiendrait s’il était nommé, notamment l’amnistie, la liberté de la presse, la liberté de réunion, la liberté d’association, la liberté de conscience, la séparation de l’Eglise et de l’État, la guerre à l’esprit ultramontain, l’abrogation de la loi sur l’enseignement supérieur, etc. « Si nous voulons, dit-il, prévenir le retour des commotions formidables qui bouleversent tous les intérêts, accélérons les réformes sociales qui répartiront avec une équité de plus en plus grande les fruits du travail ; mais défendons résolument les deux conditions premières de la vie sociale, l’ordre et la liberté ! Que la France renaisse par le travail ! Il ranimera le sens moral que l’Empire avait presque anéanti. Pour se sauver à jamais des sauveurs, que la France se sauve elle-même ! Vive la République ! M. Deschanel n’obtint pas la majorité au premier tour de scrutin (20 février 1876) ; mais il fut élu au scrutin de ballottage, le 5 mars, par 3,911 voix. Il a voté l’amnistie entière, a parlé avec éloquence contre la loi sur l’enseignement supérieur faite dans un esprit purement clérical, a fait voter une somme par la Chambre pour qu’on envoyât des instituteurs à l’Exposition universelle de Philadelphie, etc., et il a signé la protestation des gauches contre le message du maréchal de Mac-Manon (19 mars 1877). La Chambre des députés ayant été dissoute, M. Deschanel posa de nouveau sa candidature dans la circonscription de Courbevoie et fut réélu à une grande majorité. Outre les ouvrages que nous avons cités, on doit à M. Deschanel : A pied ou en wagon (1862, in-18), recueil d’articles ; Etudes sur Aristophane (1867, in-18), ouvrage fort remarquable, dont la seconde édition a paru en 1877 ; A bâtons rompus (1868, in-18), recueil de mélanges moraux et littéraires ; Almanach des conférences et de la littérature (1869, in-12) ; la Question des femmes et la morale laïque (1876, in-18), etc. M. Deschanel a publié, en outre, une étude sur les Maximes de La Rochefoucauld, des éditions du Brutus de Ciceron et de la Médée d’Euripide, etc.

DESCIEUX (Louis-Cyprien), médecin français, né à Thoiry (Seine-et-Oise) en 1801. Il étudia la médecine à Paris, où il se fit recevoir docteur et, pendant de longues années, il a été médecin de l’hôpital de Montfort l’Amaury. Le docteur Descieux est membre correspondant de la Société de médecine de Paris. On lui doit un certain nombre d’ouvrages : Projet d’un système d’instruction agricole complet (1841, in-8º) ; Leçons d’hygiène à l’usage des enfants des écoles primaires (1858, in-18) ; Entretiens sur l’hygiène (1861, in-12) ; Influence de l’état moral de la société sur la santé publique (1865, in-8º) ; Manuel d’hygiène à l’usage des élèves (1867, in-12) ; Leçons élémentaires d’hygiène faites au collège de Falaise (1875, in-12).

DESCLAUZAS (Marie), artiste dramatique française, née à Paris vers 1840. Elle est ce qu’on appelle dans l’argot théâtral une « enfant de la balle. » Mlle Desclauzas commença à monter sur les planches à l’âge de treize ans. La gentillesse de ses allures, la finesse de son minois, la vivacité de ses reparties la firent remarquer de Clarisse Miroy, qui lui facilita l’entrée du théâtre du Cirque, alors sous la direction de M. Holstein. Elle suivit ce dernier au Châtelet et joua successivement dans : la Poule aux œufs d’or ; la Prise de Pékin ; Rothomago ; Fanfan la Tulipe, avec Mélingue ; Don César de Bazan, rôle de Maritana, pour les représentations de Frederick Lemaître ; la Jeunesse du roi Henri ; Trois Hommes forts ; le Déluge ; le Diable boiteux ; Cendrillon, où elle eut un succès fou dans le rôle du Prince Charmant.

Le règne de l’opérette venait de commencer. Bien que Marie Desclauzas possédât une réelle éducation dramatique acquise plutôt par instinct de la scène que par l’étude des maîtres, elle comprit les avantages que pouvait lui offrir ce nouveau genre ; et, comme elle avait un organe agréable, exempt de fausses intonations, il lui fut facile d’arriver au succès. Toutefois, ne voulant pas affronter du premier coup une scène d’opérette parisienne, elle partit pour l’Amérique, afin d’y jouer les rôles de Schneider avec une troupe destinée à desservir les principaux théâtres des États-Unis, et dont faisait partie Irma Marié. Le répertoire d’Offenbach lui valut de véritables triomphes chez les Yankees, qui adoraient ses fantaisies et sa joviale humeur. Elle se prêtait d’ailleurs à toutes les exigences du théâtre, et ce fut un immense éclat de rire qui l’accueillit lorsqu’elle joua le rôle du général Boum, au premier acte de la Grande-Duchesse. A son retour d’Amérique, elle revint en France, où ses premiers engagements se firent à Nantes, Marseille, Bordeaux, Toulouse. De là, elle vint débuter à Paris dans Fleur de thé. Pendant le siège de Paris, elle suivit l’exemple d’un grand nombre de ses camarades de théâtre en se faisant ambulancière. La capitale débloquée, elle partit pour Alexandrie, où elle ne resta que peu de temps. A son retour, les auteurs de la Fille de madame Angot, pièce qui vit le feu de la rampe à Bruxelles avant d’être jouée à Paris, la firent engager à l’Alcazar belge. Ce fut dans cette pièce qu’elle obtint le plus grand succès de sa carrière. Aussi le directeur des Folies-Dramatiques voulut-il que le rôle de Mlle Lange fût également créé à Paris par Marie Desclauzas. Après avoir joué ce rôle quatre-vingts fois à Bruxelles et cent fois à Paris, elle alla le jouer à Londres. Depuis, elle n’a reparu que par intervalles aux Folies-Dramatiques.

DESCLÉE (Aimée-Olympe), actrice française, née le 18 novembre 1836, morte à Paris le 9 mars 1874. Elle débuta au Gymnase en 1856 ; mais elle eut peu de succès. Elle entra ensuite au Vaudeville, puis aux Variétés. De là, elle se rendit à Saint-Pétersbourg, ne fit qu’un court séjour. Elle fut ensuite engagée dans la troupe Meynadier, qui devait aller jouer des pièces françaises à Turin. En octobre 1867, elle fit une brillante campagne à Bruxelles. Deux ans après, elle reparut au Gymnase, où elle obtint de vifs applaudissements dans Diane de Lys et dans Froufrou, Elle se fit ensuite remarquer dans la Princesse Georges, Une nuit de noces, la Femme de Claude, etc. Elle avait, dit un de ses admirateurs, un regard étrange, vague, indécis et plein des tumultes de l’âme. Sa voix, au timbre si particulier, avec ses intonations saccadées, fouettait une salle tout entière suspendue à ses lèvres. Engagée pour une saison à Londres, elle excita le plus vif enthousiasme au théâtre Princess, mais lorsqu’elle revint en France, elle était atteinte d’une grave maladie, dont elle mourut, après huit mois de souffrances. Elle a été inhumée au Père-Lachaise. Sa tombe est surmontée d’une pyramide portant un buste en bronze de la grande artiste, dû au ciseau de Carrier-Belleuse.

DESCLIÉE s. f. (de skli-é). Bot. Syn. de margaris.

DES CLOIZEAUX (Alfred-Louis-Olivier Legrand), savant français, né à Beauvais en 1817. Il s’adonna de bonne heure à l’étude des sciences, particulièrement de la minéralogie. M. Des Cloizeaux, qui s’est fait connaître par de remarquables travaux, est devenu maître de conférences à l’Ecole normale supérieure, membre de l’Académie des Sciences (1869) et professeur au Muséum d’histoire naturelle. Nous citerons de lui : Mémoire sur la cristallisation et la structure intérieure du quartz (1855, in-8º) ; De l’emploi des propriétés optiques biréfringentes en minéralogie (1857, in-8º) ; Leçons de cristallographie (1861, in-8º) ; Manuel de minéralogie (1862-1874. 2 vol. in-8º) ; Nouvelles recherches sur les propriétés optiques des cristaux (1867, in-4º).

DESÇU (AU) loc. adv. (ô-de-çu). Se disait autrefois pour à l’insu :

L’une au desçu des siens te montre son ardeur.
Corneille.

DESCURAINIE s. f.(dè-sku-rè-nî). Bot. Section du genre sisymbre.

DESCURET (Jean-Baptiste-Félix), médecin français. — Il est mort à Chàtillon-Dazergues (Rhône) en 1871.

DESDEVISES DU DEZERT (Théophile-Alphonse), professeur français, né à Coutances (Manche) en 1822. Lorsqu’il eut terminé ses études à Rennes, il se fit recevoir licencié ès lettres (1843), puis il entra dans l’enseignement et professa l’histoire dans divers collèges de province. Agrégé depuis 1849, il passa son doctorat ès lettres à Paris en 1862. Nommé à cette époque professeur au lycée de Tours, il fit des cours publics à l’hôtel de ville, puis il participa à l’enseignement supérieur des filles, organisé dans cette ville en 1867. L’année suivante. M. Desdevises fut envoyé comme professeur suppléant d’histoire à la Faculté des lettres de Clermont, où il est devenu professeur en titre en 1870. Depuis lors, il est passé à la Faculté de Caen. On lui doit quelques ouvrages : Programme d’histoire universelle (1857, in-8º) ; Géographie ancienne de la Macédoine (1862, in-8º), thèse ; Erasmus Roterodamus morum et litterarum vindex (1862, in-8º) ; Discours d’ouverture du cours d’histoire à la Faculté des lettres de Clermont (1869, in-8º) ; les Fêtes publiques dans l’ancienne France (1876, in-8º) ; Nicolas Foucault, une page de l’administration en France sous Louis XIV (1876, in-8º), etc.

DÉSÉCHOUAGE s. m. (dé-zé-chou-a-je — rad. déséchouer). Action de déséchouer, de remettre à flot.

DESEILLIGNY (Alfred Pierrot), industriel et homme politique, né à Paris en 1828, mort dans la même ville en avril 1875. Fils de M. Pierrot, proviseur du collège Louis-le-Grand, il était neveu de M. Eugène Schneider, qui lui confia, en 1853, la direction de l’usine du Creuzot et lui fit épouser sa fille en 1858. M. Alfred Pierrot, qui avait pris le nom de Deseilligny, remplit ces importantes fonctions avec beaucoup d’intelligence et fit alors une sérieuse étude des questions industrielles et économiques. En 1867, l’Académie des sciences morales et politiques couronna un mémoire de Deseilligny relatif à l’Influence de l’éducation sur la moralité et le bien-être des classes laborieuses (1868, in-12). Cette même année 1867, il fut délégué à l’administration des houillères de Decazeville. Lors des élections pour le Corps législatif en 1859, il se porta, avec l’appui de l’administration, candidat à la députation dans la 3e circonscription de l’Aveyron et il fut élu au second tour de scrutin. Partisan, comme son beau-père, d’un libéralisme mitigé, il appuya la politique de M. Ollivier, vota pour la guerre contre L’Allemagne et rentra dans la vie privée après la révolution du 4 septembre 1870. Le 8 février 1871, M. Deseilligny fut nommé député de l’Aveyron à l’Assemblée nationale par 56,212 voix. Il alla siéger d’abord au centre gauche, parmi les députés qui appuyèrent la politique de M. Thiers et parurent se rallier à l’idée de fonder la République conservatrice, vota pour les préliminaires de paix, l’abrogation des lois d’exil, le pouvoir constituant, la proposition Rivet, la pétition des évéques, contre le retour de l’Assemblée à Paris, pour le maintien des traités de commerce, et il se fit remarquer par la facilité de sa parole, par la clarté avec laquelle il traita des questions économiques et financières. Ses discours sur la fabrication des armes de guerre par l’industrie privée, sur l’impôt relatif aux matières premières et sur l’impôt sur le chiffre des affaires furent très-remarqués. En octobre 1871, il fut élu membre du conseil général de l’Aveyron et, en décembre, membre de la commission des expositions internationales. En 1872, il continua à faire partie du centre gauche ; mais, au commencement de 1873, il passa à la coalition des monarchistes, suivit le groupe Target dans sa défection le 24 mai 1873, contribua à la chute de M. Thiers et fut appelé à faire partie du ministère de combat, le 25 mai, en qualité de ministre des travaux publics. À ce titre, il s’associa à tous les