Page:Lassaigne - Études des effets et des avantages du tondage chez nos grands animaux domestiques.djvu/13

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et les génisses à la prairie, ils restent maigres jusqu’à ce que la robe d’hiver soit remplacée par la robe soyeuse du printemps, et tout l’animal alors éprouve une vraie métamorphose, l’œil s’anime, les forces reviennent, le ventre se relève, tout l’organisme enfin se réveille et semble vivre d’une autre vie.

C’est donc en hiver que le tondage sur nos animaux domestiques est réclamé. Leur poil d’hiver, comme on le dit vulgairement, les fait suer au moindre exercice, souvent même à l’écurie, et cette sueur n’étant que difficilement évaporée, par suite de la basse température de l’atmosphère, reste dans les poils et remplit sur le corps l’office d’une couverture mouillée qui crisperait la peau, en boucherait les pores exhalant plus ou moins béants par l’action du travail, et renfermerait dans l’organisme des produits de sécrétion dont l’expulsion hors de l’économie est si indispensable à la vie.

D’ailleurs, disons-le, la tonte s’effectue encore avantageusement en été quand le poil est repoussé ; dans le midi de la France, on tond quelquefois tous les trois mois ; les Espagnols tondent généralement à des époques encore plus rapprochées ; ils s’en trouvent toujours très bien.

Donnons après ces quelques considérations un aperçu rapide de l’opération de la tonte en elle-même, du tondage, en un mot, pour arriver enfin aux faits positifs soit théoriques, soit d’expérimentation démontrant les avantages nombreux de cette mesure hygiénique.

Du tondage. Nous avons déjà vu, en parlant de l’origine de la tonte, les Espagnols, pratiquer cette opération avec des ciseaux. Quoique très peu expéditif, ce procédé a été seul mis en usage pendant longtemps et se maintient même encore