Page:Lassaigne - Études des effets et des avantages du tondage chez nos grands animaux domestiques.djvu/28

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sion elle-même, chargée de rendre compte au ministère de la guerre du résultat des expériences, ne manque pas de faire observer que parmi ces bêtes il y en avait beaucoup dont la santé était déjà fort compromise avant l’opération. Évidemment, il ne serait pas sérieux d’exiger, d’une mesure simplement hygiénique, le retour à la santé d’animaux à constitution débilitée, fatiguée par l’âge, le travail, les fatigues de toutes sortes. Donc, nous ne croyons pas nous éloigner de la vérité en concluant que, même dans ce premier résultat, le tondage s’est montré efficace. Mais envisageons maintenant cette première expérience au point de vue de la mortalité, et il en ressortira un argument de plus en faveur de l’interprétation du premier résultat. C’est encore dans l’armée qu’ont été pratiquées des expériences à cet effet. MM. Gillet et Raynal sont les rapporteurs au ministère de la guerre des observations recueillies. Il résulte de ce rapport que la mortalité ordinaire des chevaux dans l’armée est de 44 pour mille. Eh bien, chez les chevaux soumis expérimentalement à la tonte, la proportion a été de 7 pour mille. Ces chiffres, qui sont officiels, disent avec éloquence tous les bienfaits du tondage.

Pourquoi, avec de pareils résultats, l’armée ne fait-elle pas rentrer cette pratique dans ses règles d’hygiène générale ? Nous pensons que cela tient uniquement aux grandes dépenses, et à la difficulté de l’opération pratiquée sur un aussi grand nombre d’animaux. D’ailleurs, on tond aujourd’hui dans quelques régiments ; les chevaux de la Garde, à Paris, sont tondus ; il en est en général de même des chevaux d’officiers supérieurs dans tous les corps d’armée ; enfin, on tond ordinairement aussi les animaux souffreteux et maladifs.

Mais ce n’est pas seulement dans l’armée que la tonte a