Page:Lassaigne - Études des effets et des avantages du tondage chez nos grands animaux domestiques.djvu/9

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soit pas tout de suite goûtée, surtout quand on ne cherche pas sérieusement à se rendre un compte exact de sa juste valeur. C’est du reste ce qui est arrivé pour le tondage ; pendant que les hommes de science cherchaient en vain à se mettre d’accord sur cette question, quelques gitanos en prenaient seuls la pratique, dans un but, on le conçoit, purement pécuniaire.

On s’est en effet élevé contre cette coutume dans la pensée, fort louable d’ailleurs, que priver les animaux de leur manteau protecteur, c’était aller contre les vues de la Providence, et exposer gratuitement les animaux à devenir le jouet des intempéries. C’est là le grand argument qu’on a opposé aux partisans du tondage : il est facile de démontrer qu’il ne constitue pas une objection sérieuse. Remarquons en effet que ce qui est d’un ordre parfait dans les conditions normales, peut bien quelquefois se changer en cause de trouble quand ces conditions normales ont été modifiées. Nous nous expliquons, par ce seul fait, comment cette épaisse fourrure, qui recouvre le corps de nos animaux, n’est véritablement indispensable que pour ceux qui vivent à l’état de liberté, et qui doivent pourvoir en toute saison à la recherche de leur nourriture. Quant à ceux qui vivent à l’état domestique, ils se trouvent dans des conditions toutes différentes qui imposent d’autres règles d’hygiène ; ils sont autrement logés, autrement nourris, soumis à des travaux qui les éloignent plus ou moins de l’état de nature, et par conséquent exigent des soins appropriés à cette manière de vivre.

Ici trouverait sa place l’étude de l’influence de la domesticité sur nos animaux. Cette intéressante question nous entraînerait dans des longueurs que nous sommes obligé d’éviter. Elle comporterait à elle seule un fertile sujet de