Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 2e part, 1801.djvu/214

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tachaient par la ceinture, avec une chaîne de deux pieds de long au plus. Ils s’allouaient une certaine longueur de la lame du couteau, assez pour pouvoir se déchiqueter et se mettre en sang, mais pas assez pour se tuer. Les témoins réglaient et ajustaient la pointe du couteau des combattans. Ils convenaient de leur donner trois lignes, six lignes, mais très-rarement un pouce de lame. On doit supposer qu’après s'être déchires de cette manière pendant quelque temps, les combattans en venaient bientôt à des coups plus sérieux, et qu’ils finissaient par se poignarder à grands coups de couteaux.

Le bon évêque, dit qu’à présent ils sont toujours querelleurs, mais qu’ils font usage d’un instrument moins meurtrier, quoique souvent aussi redoutable... la plume de l’avocat.

L'usage est en Suède, de ne couvrir les lits, même en hiver, que d’une légère couverture de toile de coton ; dans ce pays au contraire les gens se tapissent même en été, sous un énorme lit de plumes, dont dans le plus ort de l'hiver, je n’ai jamais pu être couvert un quart d’heure sans être dans une transpiration complette.

Étant enfin remis de mes fatigues je songeai à poursuivre mon voyage. Deux routes se présentent pour aller à Christiania ; en suivant la côte