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Retour en Suède. — Copenhague.



Plus de six mois s’étaient écoulés depuis que j’avais quitté la Suède par la Laponie du Jämtland. Dans cet intervalle la crainte de la disette avait excité quelque fermentation, un cri (très-édifiant à mon avis) s’était fait entendre d’un bout du royaume à l’autre : c’était du pain, du pain, point de brandevin... point de brandevin. Comment une telle exclamation a jamais pu sortir d’un gosier Suédois, voilà qui n’est pas facile à comprendre. Dans des circonstances pareilles, Gustave III, perdit sa rhétorique, et ne put jamais persuader les gens qu’il était encore plus nécessaire de faire du pain avec le blé, que d’en faire de l’eau de vie. Les magistrats des villes représentèrent humblement à sa Majesté, que sans doute il était nécessaire de manger, mais que sous un climat aussi rude, il l’était encore plus de boire.

J'ai lu toutes les représentations de ce temps, certainement le roi avait bien raison, mais on ne voulut pas le croire, et il y eut presque une révolte a ce sujet. Dans ce moment, c’était fort différent, le peuple se révoltait pour empêcher