Page:Latocnaye - Promenade d un francais en suede et en norvege, 2e part, 1801.djvu/48

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suffit pas, un notaire vient d’Hernösand, à la foire de Noël, qui règle les affaires, en recevant le tribut du roi. Les parties sont obligées de s’en tenir à sa décision : sans cela elles seraient forcées de venir plaider dans les tribunaux des villes, ce qui ne les accommoderait pas du tout.

Il est quelques Lapons très-riches, et qui possèdent jusqu’à deux mille rennes. On m’a même assuré qu’il y en avait, qui étaient connus pour avoir en possession des sommes de dix à douze mille rixdales (cinquante mille francs). Les riches, comme les pauvres, vivent presque de la même manière. Les premiers se distinguent seulement par la propreté et la richesse de leurs ajustemens : mais du reste ils ont leurs Koyas comme les autres, entourés, il est vrai, de plusieurs petits, où sont logés leurs domestiques et leurs provisions.

Le Koya est une petite cabane circulaire d’à-peu-près quinze pieds de diamètre, bâtie en cône, et couverte de gazon, ou de hâillons et de peaux. Le feu est au milieu. Au tour, est une couche de bruyère plantée horizontalement, sur laquelle les gens s’étendent la nuit et s’asseyent sur leurs talons pendant le jour. La fumée s'échappe, comme elle peut, par un trou au sommet. Tout au tour de la muraille sont les usten-