Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/18

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chait à son nom, et combien son corps était beau ! Aussi beaucoup de femmes charmantes l’avaient aimé.

On l’éleva avec le soin qui convenait. Mais que de qualités il sut tirer de son propre fond ! Le pays de son père en fut illustré, tant il se montra accompli en toutes choses.

Il avait atteint l’âge de chevaucher vers la cour. Chacun aimait à le voir. Maintes femmes et maintes vierges souhaitaient que sa volonté le portât toujours près d’elles ; beaucoup lui voulaient du bien, et le jeune chef s’en apercevait.

Rarement laissait-on chevaucher le jeune homme sans gardien. Sigemunt et Sigelint le firent revêtir de riches habits. Des gens sages, qui savaient ce que c’est que l’honneur, veillaient sur lui. C’est ainsi qu’il put acquérir à la fois des hommes et des terres.

Lorsqu’il fut dans la force de l’âge et qu’il put porter des armes, on lui donna tout ce qui lui était nécessaire. Il commença par rechercher les belles femmes qui aimaient, mais en tout honneur, à voir le beau Siegfrid.

Et voilà que son père Sigemunt fit savoir à ses hommes qu’il voulait donner une grande fête aux amis qu’il chérissait. La nouvelle en fut portée dans les pays d’autres rois ; il donnait à chacun, un cheval et un vêtement.

Et partout où l’on connaissait un noble jeune homme qui, selon la race de ses pères, devait être chevalier, on l’invitait à la fête dans le pays : plus tard ils prirent l’épée avec le jeune roi.

On pourrait dire merveille de cette fête solennelle. Sigemunt et Sigelint méritent d’obtenir grande gloire pour leur générosité ; leur main fit de grandes largesses, d’où