Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/206

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quait ses nombreuses vertus d’une façon que nulle ne surpassa,

Si ce n’est dame Kriemhilt, qui aussi se plaisait à donner. Après toutes ses infortunes, elle pouvait bien jouir du bonheur d’être honorée par les hommes d’Etzel. Ces héros lui vouèrent le plus grand respect.

La domination d’Etzel était reconnue au loin, et en tout temps on trouvait à sa cour les plus vaillants guerriers, et les plus renommés parmi les chrétiens et parmi les païens. Ils étaient tous accourus auprès de lui.

Toujours chrétiens et païens étaient réunis à sa cour. Rien de comparable n’existe plus, et quelle que fût la façon de vivre de chacun, la bonté du roi faisait que tous recevaient de quoi être satisfaits.

XXII. COMMENT KRIEMHILT FUT REÇUE CHEZ LES HIUNEN

Elle demeura à Zeizenmûre jusqu’au quatrième jour, et pendant ce temps jamais la poussière ne retomba sur la route. Elle était partout soulevée en tourbillons semblables à ceux d’un incendie. C’étaient les hommes du roi Etzel qui chevauchaient à travers l’Osterriche.

On annonça au grand chef — toute douleur s’évanouit de son âme — que Kriemhilt s’avançait magnifiquement par le pays. Le roi se dirigea en hâte vers le lieu où il devait rencontrer la femme digne d’amour.

On voyait chevaucher, par les chemins, devant Etzel des troupes nombreuses de guerriers, de cent langues diverses, chrétiens et païens, tous épées vaillantes. Ils s’avançaient pompeusement au devant des dames.