Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/24

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lint, je t’aiderai pour ton voyage, ô mon unique enfant ; je donnerai à toi et à tes compagnons les meilleurs habits que porta jamais chevalier. Vous en aurez assez. »

Alors Siegfrid, le jeune homme, s’inclina devant la reine et parla : « Pour mon voyage je ne veux prendre que douze guerriers. Qu’on prépare des vêtements pour eux. Je verrai volontiers ce qui en est de Kriemhilt. »

Alors de belles femmes restèrent assises nuit et jour sans se livrer au repos, jusqu’à ce que les habits de Siegfrid fussent terminés. Il conservait la ferme résolution d’entreprendre son voyage.

Son père lui fit faire un costume de chevalier, qu’il devait porter en quittant le pays de Sigemunt. Plus d’une cotte d’armes fut préparée, ainsi que des heaumes épais et des boucliers brillants et larges.

Le temps de leur voyage vers les Burgondes approchait. Et hommes et femmes commençaient à se demander, soucieux, si jamais ils reviendraient au pays. Les héros firent mettre sur des bêtes de somme, armes et vêtements.

Leurs chevaux étaient beaux et le harnais était en or rouge. Il n’était pas à craindre que personne se comportât avec plus d’audace que Siegfrid et ses hommes. Il désirait partir pour le pays des Burgondes.

Tristement pleurèrent sur lui la reine et le roi. Il les consola tous deux avec affection, et parla : « Vous ne devez point pleurer à cause de moi ; soyez sans souci pour ma vie. »

C’était une douleur pour les guerriers ; mainte femme aussi pleura. Leur cœur leur disait réellement, j’imagine, qu’un si grand nombre de leurs amis devaient trouver la