Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/260

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Elles avaient grand regret de leurs amis bien-aimés, que depuis elles ne revirent plus jamais à Bechelâren. Et pourtant ils chevauchaient joyeusement sur le sable, descendant la Tuonouwe vers le Hiunen-lant.

Le très vaillant chevalier, le noble Ruedigêr, parla aux Burgondes : — « Annonçons, sans plus tarder, la nouvelle que nous approchons de la terre des Hiunen. Jamais Etzel n’aura appris rien d’aussi agréable. »

Le messager chevaucha rapidement descendant à travers l’Osteriche. Il annonçait partout aux gens que les héros de Worms d’outre-Rhin arrivaient. Rien ne pouvait être plus agréable aux fidèles du roi.

Les messagers apportaient donc en toute hâte la nouvelle que les Nibelungen se rendaient chez les Hiunen. — « Tu les recevras bien, Kriemhilt, ma femme, dit Etzel ; ils viennent à ton grand honneur, tes frères bien aimés. »

Dame Kriemhilt se tenait à une fenêtre. Elle attendait ses parents ; ainsi fait un ami pour ses amis. Elle vit venir maint homme de sa patrie. Le roi, également instruit de leur venue, en souriait de joie.

« Quel bonheur ! quel plaisir pour moi, dit Kriemhilt, mes parents apportent avec eux maints boucliers neufs et des hauberts éblouissants. Que celui qui veut prendre mon or pense à mes affections, et je lui serai toujours attachée.

« Quoi qu’il en puisse arriver après, je ferai en sorte que ma vengeance frappe en cette fête l’homme cruel qui m’a enlevé mes joies. Maintenant j’en aurai satisfaction. »