Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/338

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mander, soit aux hommes d’Etzel, soit aux étrangers, ce qui était arrivé. Jamais on n’avait vu des gens en si profonde affliction.

L’envoyé se mit à interroger : — « Qu’est-il donc arrivé ? » — Un guerrier lui répondit : — « Tout ce que nous avions d’amis dans le pays des Hiunen a été tué. Voilà, gisant à terre, Ruedigêr, tombé sous la main des Burgondes.

« Pas un de ceux qui étaient venus avec lui n’a échappé. » L’affliction d’Helpfrîch fut au comble. Jamais il n’avait reçu une nouvelle avec plus de douleur. Il retourna vers Dietrîch en pleurant.

— « Qu’avez-vous donc appris ? dit Dietrîch ; pourquoi pleurez-vous si amèrement, brave Helpfrîch ? » Le noble chef répondit : — « Ah ! il m’est bien permis de gémir fortement. Les Burgondes ont tué le bon Ruedigêr. »

Le héros de Vérone reprit : « Dieu n’a pu le permettre. Non, ce serait une trop forte vengeance et un tour du démon. Comment Ruedigêr aurait-il mérité un pareil sort ? Car, je le sais, il est tout dévoué à ces étrangers. »

Wolfhart répondit : — « Ah ! s’ils ont fait cela, il faut qu’il leur en coûte la vie à tous. Si nous le supportions, ce serait une honte pour nous. Le bras du bon Ruedigêr nous a rendu de si grands services ! »

Le chef des Amelungen ordonna de prendre des informations plus sûres ; il s’assit à une fenêtre, plein d’amers soucis. Puis il dit à Hildebrant d’aller vers les étrangers, afin de savoir d’eux-mêmes ce qui s’était passé.

Ce guerrier hardi dans les combats, maître Hildebrant, ne portait à la main ni armes ni bouclier. Il voulait se rendre courtoisement auprès des hôtes, quand le fils de sa sœur lui fit une rude observation.