Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/42

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Quand Siegfrid voulut emmener le vaincu, il fut assailli par trente de ses hommes ; alors la main du héros défendit son puissant prisonnier en portant des coups prodigieux. Depuis lors, il causa de plus grands dommages encore, le guerrier aux belles couleurs.

Vaillamment il les tua tous les trente, sauf un qu’il laissa vivre. Celui-là chevaucha rapidement et raconta la nouvelle de ce qui venait d’arriver. Aussi pouvait-on voir toute la vérité à son casque rougi.

Ceux du Tenemark, quand ils l’apprirent, éprouvèrent douleur et colère de ce que leur chef était pris. On le dit à son frère qui, pris d’une rage intraitable, commença à mugir, comme si on l’eût fait souffrir lui-même.

Liudgast le héros fut emmené par le bras puissant de Siegfrid aux hommes du roi Gunther. Il le recommanda à Hagene ; quand celui-ci apprit que c’était le roi, ce ne lui fut pas une médiocre joie.

On ordonna aux Burgondes de replier leurs bannières. — « En avant ! dit Siegfrid , bien des choses seront accomplies avant que le jour soit à sa fin, si je conserve la vie. Cela attristera plus d’une belle femme au pays des Sahsen.

« Vous, héros du Rhin, suivez-moi, je puis vous conduire vers l’armée de Liudgêr. Vous verrez briser les casques par la main des vaillants guerriers. Avant que nous retournions, vous éprouverez bien des alarmes.

Gêrnôt et ses hommes s’élancent vers leurs chevaux. Aussitôt le barde intrépide, le Seigneur Volkêr, soulève le drapeau et chevauche devant la bande ; la suite se prépare aussi bravement au combat.

Ils n’étaient pas plus de mille hommes, plus douze chefs.