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VIII. COMMENT SIEGFRID ALLA VERS LES NIBELUNGEN

De là Siegfrid, portant sa Tarnkappe, alla sur le sable vers le port, où il trouva la barque. Il y entra, toujours invisible, le fils de Sigemunt. Puis il partit aussi rapide que le souffle du vent.

Personne ne voyait celui qui conduisait la barque. Le bâtiment voguait vite par la force de Siegfrid, qui était grande. On croyait qu’un fort vent la poussait ; mais, non, c’était Siegfrid qui la menait, le fils de la belle Sigelint.

En l’espace d’un jour et d’une nuit, il arriva en un royaume très puissant, qui avait cent Marches et plus encore d’étendue. Ce pays s’appelait Nibelungenlant ; c’est là qu’il avait son grand trésor.

Le guerrier arriva seul à une grande île. Le bon chevalier eut bientôt attaché sa barque ; puis il alla vers une montagne, sur laquelle s’élevait un Burg, et il y chercha un asile comme font ceux qui sont fatigués de la route.

Il arriva devant les portes qu’il trouva fermées. Elles défendaient leur honneur, comme cela arrive encore de nos jours. L’homme inconnu se mit à frapper à ces portes. Mais cela était bien prévu : il y avait, à l’intérieur,

Un géant qui gardait le Burg, ses armes toujours auprès de lui. Il parla : — « Qui est-ce qui frappe si fort à la porte ? » L’intrépide Siegfrid déguisa sa voix.

Et dit : — « Je suis un guerrier. Ouvrez-moi cette porte, sinon plus d’un qui préférerait son doux repos et ses aises sentira ma colère. » Cette réponse irrita le gardien.