Page:Lavignac - Le Voyage artistique à Bayreuth, éd7.djvu/146

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protégé de nobles paroles de confiance, le traître s’approche à la dérobée d’Elsa anxieuse et effrayée ; il lui conseille, pour s’attacher à jamais son époux et se rendre maîtresse du charme qui le liera pour toujours, de consentir à accepter son appui à lui, Frédéric. Il lui déclare qu’il sera cette nuit même aux abords de l’appartement nuptial, prêt à répondre à son premier appel. Le fiancé d’Elsa, surprenant cet odieux aparté, marche menaçant vers son ennemi, dont il devine les ténébreuses menées. Il le chasse et demande une dernière fois à Elsa si elle a assez confiance en lui pour ne jamais chercher à pénétrer son origine ; sur la réponse affirmative et passionnée de celle-ci, il la conduit à l’autel, accompagné des vœux de tout le peuple. Les cloches sonnent à toute volée, les orgues se font entendre dans l’église, et la fiancée, qui, au moment de pénétrer dans le temple, a rencontré une dernière fois le regard menaçant d’Ortrude, franchit le portail en se serrant, effrayée, contre son époux.

3me  Acte.

Scène i. — La première scène nous fait entrer dans la chambre nuptiale, richement décorée. À droite, près d’une fenêtre largement ouverte sur des jardins, se trouve un lit de repos très bas. À gauche, porte donnant sur des appartements. Au fond, une autre porte par laquelle entre le cortège accompagnant les nouveaux époux, Elsa entourée de ses femmes, et le Protecteur escorté du roi et des nobles.

Les seigneurs et les femmes chantent un chœur, offrant leurs vœux au jeune couple, puis le roi présente Elsa à son époux ; des pages enlèvent ensuite au chevalier le riche manteau que portaient ses épaules, pendant que les suivantes ôtent également à Elsa le vêtement qui couvrait