Page:Lavignac - Le Voyage artistique à Bayreuth, éd7.djvu/148

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nettement les questions fatales qu’elle s’était engagée par serment à ne jamais poser. Fût-ce au prix de sa vie, elle veut connaître le nom de son époux, savoir qui il est et d’où il vient.

À peine a-t-elle prononcé ces mots, qu’il a vainement essayé d’arrêter sur ses lèvres, que Frédéric et les quatre nobles brabançons qui l’accompagnent font irruption dans la pièce, brandissant leurs armes. Elsa, revenant à elle, se précipite sur l’épée de son chevalier, qu’il avait déposée sur le lit de repos, et la lui donne ; il fond sur Frédéric et l’étend d’un seul coup mort à ses pieds. Les compagnons du traître, effrayés, tombent aux genoux du héros, tandis qu’Elsa, épuisée, s’évanouit entre les bras de son époux, qui la considère avec douleur. Il ordonne alors aux quatre nobles de porter le corps de Telramund au tribunal du roi ; puis, appelant les femmes d’Elsa, il leur commande de parer leur maîtresse et de la conduire devant le souverain, en présence de qui il répondra aux néfastes questions qu’elle a eu la triste imprudence de lui poser.

Un rideau vient voiler toute la scène. On entend des trompettes et des fanfares guerrières.

Scène iii. — Quand la toile se relève, la scène représente de nouveau le cours de l’Escaut, la place où avait atterri la nacelle, la prairie et le chêne : le même décor qu’au premier acte.

Les nobles brabançons qui se réunissent pour aller combattre sous la bannière royale, défilent les uns après les autres, suivis de leurs écuyers et de leurs porte-étendard ; les comtes acclament l’arrivée du roi Henri, qui les remercie de leur noble ardeur. On n’attend plus que le Protecteur du Brabant ; mais soudain des exclamations d’effroi retentissent, à la vue des quatre nobles portant le cadavre de Telramund sur une civière. Elsa suit, pâle et