Page:Lavignac - Le Voyage artistique à Bayreuth, éd7.djvu/217

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sillage de feu, étend son épieu entre les deux ennemis ; à ce contact, la lame de Siegmund se brise, et Hunding peut lui enfoncer son arme dans le cœur. Les ténèbres envahissent la scène ; on distingue à peine Brünnhilde enlevant Sieglinde inanimée et la plaçant sur son coursier pour disparaître avec elle. À ce moment le nuage s’entr’ouvre et laisse voir Hunding retirant son épée du corps de Siegmund. Wotan contemple avec désespoir le cadavre de son fils et lance à Hunding un si terrible regard que celui-ci tombe foudroyé à ses pieds ; puis le dieu laisse éclater son courroux furieux contre la fille rebelle qui a osé lui désobéir, et s’élance à sa poursuite pour la châtier terriblement. Il disparaît parmi les éclairs et la tourmente.

Le rideau se referme rapidement.

3me  Acte.

Scène i. — La scène représente un plateau rocheux au sommet d’une montagne. Quelques sapins le parsèment d’une maigre verdure ; dans le lointain, séparés des premiers plans par de larges vallées, d’autres sommets qui, pendant les premières scènes, sont cachés par des brouillards balayés par le vent et montant sans cesse des profondeurs. À droite, une éminence rocheuse dans laquelle se taille une sorte d’escalier ; au milieu du théâtre, au second plan, un bloc aride formant un poste d’observation au-dessus de la vallée. À gauche, plusieurs sentiers donnant accès au plateau ; derrière, un sapin plus vaste que les autres étend ses larges ramures au-dessus de ses racines puissantes.

Quatre des Walkyries, Gerhilde, Ortlinde, Waltraute, Schwertleite, armées de pied en cap, sont étagées en observation jusqu’au sommet du rocher de droite ; elles