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Ces explications préliminaires étaient absolument nécessaires pour l’intelligence de la brève analyse qui suit.

1er Acte.

Premier tableau. — La première scène se passe dans une clairière de la forêt qui entoure le Burg du Montsalvat. Sur la gauche, un chemin monte au château situé sur l’éminence. À l’arrière-plan à droite, la déclivité de la route fait pressentir un lac dans un bas-fond.

On est à la pointe du jour. Gurnemanz, un des plus vieux chevaliers du Graal, et deux jeunes écuyers dorment sous un arbre. Aux sons des trompettes qui, dans la direction de rédifîce, font entendre une fanfare solennelle, Gurnemanz s’éveille et invite les jeunes gens qu’il a tirés de leur sommeil à faire avec lui la prière du matin. Ils s’agenouillent tous trois ; puis, lorsqu’ils ont terminé leur méditation, Gurnemanz engage ses compagnons à s’occuper du bain dans lequel Amfortas va chercher l’apaisement de ses souffrances. Il demande à deux chevaliers qui s’approchent, descendant du Burg, comment se trouve le prince, et si le nouveau remède appliqué à sa blessure lui a apporté quelque soulagement. Sur leur réponse négative, le vieux serviteur baisse mélancoliquement la tête, découragé, mais non surpris. À ce moment, un des jeunes écuvers signale la venue d’un nouveau personnage, qu’il désigne, ainsi que ses compagnons, sous les noms divers de cavale d’enfer, d’amazone sauvage, et l’on voit apparaître une femme à la physionomie bizarre, au teint foncé, aux yeux perçants et au regard farouche, qui porte de longues tresses noires et flottantes et est vêtue d’un costume étrange ; c’est Kundry. Elle arrive précipitamment, paraissant exténuée par une longue course, et présente à Gurnemanz un flacon de cristal contenant un baume