Page:Lavignac - Le Voyage artistique à Bayreuth, éd7.djvu/266

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inaccessibles du Montsalvat, n’est pas ce Chaste Fou, cet élu destiné à la rénovation du Graal ?…

Le chevalier et Parsifal semblent marcher, mais c’est en réalité le décor qui se déroule derrière eux ; et, après un long parcours dans les rochers, ils franchissent une porte donnant accès dans de vastes galeries souterraines qu’ils semblent parcourir toujours en montant.

Deuxième tableau. — On entend des bruits de cloches et de trompettes qui paraissent se rapprocher ; enfin ils se trouvent dans une immense salle couronnée par une coupole lumineuse. Les sonneries des cloches partent du sommet de cette coupole. Parsifal est comme fasciné par la grandeur du spectacle qui s’offre à ses yeux, et Gurnemanz l’observe avec attention pour surprendre dans son attitude la révélation espérée.

À droite et à gauche, au fond de la salle, s’ouvrent deux portes, laissant passer en deux longues théories les chevaliers qui, dans une attitude grave et recueillie, viennent se placer autour des tables sur lesquelles se trouvent des coupes. Ils se préparent à célébrer les agapes spirituelles comme les avait instituées le Sauveur.

Après eux arrive le cortège du roi, couché sur sa litière et entouré de frères servants et d’écuyers. Deux pages qui le précèdent portent une châsse soigneusement voilée, qu’ils déposent sur un autel surélevé auprès duquel est placé comme un trône le lit de repos où l’on a étendu Amfortas. Derrière ce lit de repos est une chapelle obscure et en contre-bas, d’où sort une voix grave, celle de Titurel, engageant le pauvre infortuné à célébrer sans retard le saint mystère. Amfortas, qui sait quelles souffrances accompagnent pour lui l’acte sacré, veut en retarder l’accomplissement ; il supplie son père d’officier à sa place ; mais le vieillard, à qui reste à peine une étin-