Page:Lavignac - Le Voyage artistique à Bayreuth, éd7.djvu/292

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ver que la première entrée des trombones, dans le Prélude de Lohengrin, fait pressentir par sa terminaison le motif de la Lance, de Parsifal ; ceci s’explique encore, car le Prélude de Lohengrin ne raconte pas autre chose que les mystères du Montsalvat. Plus involontaire est peut-être la similitude pourtant justifiée d’un groupe d’accords fréquemment répétés dans l’entr’acte du 3e acte de Tannhauser (qui se retrouvent ensuite dans le récit de Tannhauser revenant de Rome), avec le thème de la Foi, de Parsifal. On peut citer d’autres analogies : entre deux fragments appartenant l’un à La Romance de l’Étoile, l’autre au grand Duo de Tristan avec Iseult ; aussi entre une phrase qui se trouve à l’orchestre dans les Maîtres Chanteurs, 44 mesures après le commencement du Choral du Jourdain (3e acte, scène I), et une autre belle phrase chantée par Fricka à la 97me mesure de la 2e scène de l’Or du Rhin ; ici la ressemblance est plus harmonique que mélodique ; c’est comme un air de famille ; mais, toujours dans les Maîtres Chanteurs, 21 mesures avant le Souvenir de Jeunesse (3e acte, scène II, le contour mélodique de Walther reproduit exactement celui de l’austère déesse du mariage ; or, il parle justement, à ce moment-là, de l’amour conjugal ; il n’y faut pas voir un effet du hasard ; entre la Colère de Wotan et les Hésitations de Brangaine… Enfin, deux fois Wagner se cite musicalement lui-même avec un à-propos admirable : la première en intercalant deux motifs de Tristan (le Désir et la Consternation), au 3e acte des Maîtres Chanteurs, peu avant le célèbre Quintette du Baptême ; la deuxième en introduisant dans Parsifal quelques mesures de Tannhauser[1].

  1. Un rapprochement des plus curieux peut être fait entre la fin