Page:Lavignac - Le Voyage artistique à Bayreuth, éd7.djvu/33

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE II

LA VIE À BAYREUTH

____


« Ô vous… qui habitez le rivage consacré à la vierge aux flèches d’or, où le même sentiment religieux réunit tous les Grecs en assemblées fameuses : la flûte harmonieuse va bientôt vous faire entendre, non des accents de douleur, mais des chants sacrés pareils à ceux de la lyre. »

Sophocle.

Bayreuth, ainsi qu’en témoigne la belle allure de plusieurs de ses monuments et la largeur de ses voies, a eu son époque de splendeur alors qu’elle était la résidence des Margraves, pendant le XVIIe siècle et la première moitié du XVIIIe siècle. Elle est maintenant redevenue une bonne ville de province aisée et tranquille ; la vie doit y être paisible et confortable, à en juger par quelques beaux hôtels particuliers donnant assez l’impression de palais, par les coquettes maisons qui s’alignent dans les quartiers aristocratiques, et l’élégant Théâtre dont la salle, une véritable merveille dans le style « rococo », atteste des grandeurs passées. Ce théâtre, qui se tait respectueusement quand son célèbre et écrasant voisin prend la parole, offre toutes les douceurs de la musique italienne, de l’opéra-comique et même de l’opérette aux habitants de Bayreuth, qui semblent accueillir avec intérêt les Dragons de Villars, Lucie de Lamermoor et la Fille de Mme Angot.

Mais c’est aux approches des représentations du Théâ-